Quand il arrive à la barre, Médéric Levaltier, ex-otage, maître d'hôtel sur Le Ponant, tremble comme une feuille : témoigner est pour lui un véritable supplice, les plaies sont à vif et les souvenirs refaisant surface, il éclate en sanglots.
Puis, il raconte l'attaque des pirates le 4 avril 2008, lui, avec sa lance à incendie, tentant de repousser les assauts. Mais « le combat est inégal », souffle-t-il, « les pirates tiraient partout, je me suis mis à l'abri. »
La détention est un enfer : avec ses camarades, il passe ses nuits à même le pont et il fait froid. Les gardiens sont tatillons : pour les toilettes, il ne dispose que d'une minute trente et de trois pour la douche.
Pour tenir, j'ai « essayé de me barricader intérieurement », poursuit le maître d'hôtel, « en ne pensant qu'à mes proches, à ma famille, intérieurement, ça réconforte mais en même temps on a la pression du moment. Comme je l'ai dit, on était une équipe, on se parlait quand même. »
Ensuite, ce fut l'euphorie de la libération mais le retour en France fut terrible : les cauchemars la nuit, la déprime, impossible de reprendre la mer. S'en est suivie une longue période de chômage. Aujourd'hui, l'ancien maître d'hôtel du Ponant vient de terminer une saison à Megève, la montagne, « l'air pur », conclut-il, « ça m'a fait du bien ».
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