« Pour voter des lois, l’organe qui est mobilisé est le cerveau. Donc nous on dit, nul besoin de pénis pour voter une loi. » C'est avec des formules choc qu’Anne-Cécile Mailfert, de l'association « Osez le féminisme », et d'autres militantes féministes dénoncent cet écart flagrant : 82% des députés sont des hommes.
Pourtant depuis 2000, la loi sur la parité exige une égalité stricte entre les femmes et les hommes dans l’accès aux mandats électifs. Ceux qui n'obéissent pas à cette règle doivent payer. Aux dernières élections législatives, la facture s'est élevée à 4 millions d'euros pour l'UMP et à 500 000 euros pour le PS, pour ne pas avoir désigné 50% de candidates.
Des sanctions jugées insuffisantes par Réjane Sénac, chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et spécialiste de cette question. « La loi sur la parité, il faut bien se rendre compte pour les législatives, elle est uniquement incitative et on voit que la pénalisation n’est absolument pas efficace, explique-t-elle. Cela illustre qu’il n’y a pas de pente naturelle vers l’égalité femme-homme dans le partage du pouvoir. On est obligé de passer par la contrainte. Moi, je dis banco ! »
Autre problème : selon les militantes féministes, les candidates sont souvent désignées dans des circonscriptions difficiles, voire ingagnables. Un seul parti, Europe Ecologie-Les Verts (EELV), s'est engagé non seulement à une parité des candidatures, mais aussi à la parité de résultats. Autrement dit : 50% de candidates dans des circonscriptions gagnables.