Produire français a-t-il un sens, s'agissant des produits de la mer ? On peut se demander si l'enjeu est adapté à la filière. Les français sont de grands consommateurs de poissons, ils en mangent 34 kg par an, et pour satisfaire leurs besoins, il faut en importer massivement.
Au total, 80% des produits sur les marchés hexagonaux proviennent d'Espagne, du Royaume-Uni, de la Norvège des Pays-Bas et des Etats-Unis. L'industrie de la transformation -mise en conserve, plats cuisinés, poissons fumés- achète sa matière première à l'étranger mais revendique quand même l'appellation made in France, comme l'explique Pierre Commère, directeur de l'industrie du poisson, secrétaire général à l'Adepale (association des entreprises de produits alimentaires élaborés) : « L'industrie du poisson est très dépendante des importations pour son approvisionnement. Si vous prenez le saumon par exemple, il n'y a pas une seule production de saumon en France, donc pour faire du saumon fumé en France, nous sommes obligés d'importer 100% du poisson. Donc ce qui distingue le made in France pour l'industrie du poisson, c'est vraiment le savoir-faire ancien et lié à l'historique culinaire. »
La transformation des produits de la pêche est une industrie qui pèse lourd en France. Elle regroupe 300 entreprises et génère plus de 1 500 emplois, notamment sur le littoral. Elle dégage un chiffre d'affaire de 3,7 milliards d'euros, d'où l'importance de mener les réflexions pouvant lui accorder des labels de qualité français.