Sous le feu des critiques et des campagnes anti-tabac en Europe, les producteurs de cigarettes ont jeté leur dévolu sur l'Afrique.
On fume de plus en plus sur ce continent, et de plus en plus tôt, grâce à des stragégies marketing qui visent des jeunes peu sensibilisés aux méfaits de la cigarette. « Je prends l’exemple d’une cigarette qui utilisait l’image d’un très beau garçon qui fume. Tous les jeunes garçons veulent ressembler à ce beau gosse et les filles voudraient avoir ce beau gosse », décrypte le docteur Mohammed Ould Sidi Mohammed, vice-président de l'Observatoire du tabac en Afrique francophone.
Ce genre de publicité, on n'en voit plus désormais au Burkina Faso. Le pays a adopté une législation anti-tabac en 2010. Mais à l'inverse, d'autres pays ont reculé dans la lutte, comme l'explique le docteur Ould Sidi Mohammed : « Je prends l’exemple du Sénégal. C’était un pays qui avait une très bonne loi anti-tabac. Mais les députés sénégalais ont fait la relecture de cette loi. Ils ont fait perdre tous les acquis. Ce recul est dû à un certain nombre de facteurs parmi lesquels l’intimidation de l’industrie du tabac qui dit si vous prenez des textes trop forts, nous allons envoyer au chômage beaucoup de vos citoyens. Et ils demandent aux pays en Afrique de se concentrer plus sur la lutte contre le paludisme et les autres maladies infectieuses. »
Et si aucune action de prévention n'est menée, l'organisation mondiale estime que d'ici 2030, le nombre de fumeurs africains aura plus que doublé.