Avec notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas
Pour les avocats du fabricant de cigarettes Imperial Tobacco, cette poursuite judiciaire ne vise qu’à gagner rapidement de l’argent aux dépens de l’industrie. Tout le monde connaîtrait depuis 50 ans les dangers potentiels de la cigarette. Et ceux qui continuent à en griller une doivent assumer leurs choix individuels.
Faux, rétorquent les défenseurs des deux millions de fumeurs accros à la cigarette. Un de leurs avocats a accusé l’industrie du tabac d’avoir commercialisé en toute connaissance de cause des produits nocifs sur le marché. La fumeuse, à l’initiative d’un des recours collectif, prétend que son manque de volonté ne suffit pas à expliquer ses tentatives infructueuses pour se passer des cigarettes. Le procédé de fabrication favoriserait la dépendance à ce produit.
Les avocats disposent d’un an pour exposer les études et faire témoigner les experts pour prouver cette hypothèse. L’industrie du tabac va bien sûr répéter que ce postulat ne repose sur aucun fait scientifique. Mais les fabricants de cigarettes ne sont pas au bout de leur peine. Le gouvernement du Québec va aussi bientôt les poursuivre pour se faire rembourser les frais médicaux liés au tabagisme.