Des poumons noircis par le cancer, une bouche édentée, la gorge d’un homme déformée par une tumeur, ou encore un cadavre dans une morgue… Afin de dissuader ses fumeurs la France a sélectionné 14 photographies choc, au choix parmi une quarantaine proposées par l’Union européenne. Les fabricants de tabac doivent désormais impérativement les faire figurer sur au moins 40 % de la surface, au dos des paquets.
Ces photographies en couleurs viennent illustrer les 14 messages d’avertissement verbaux déjà présents sur les paquets de cigarettes. Tel que le désormais traditionnel « fumer tue », ou encore « fumer nuit gravement à la santé de votre entourage ». Une façon de renouveler ces messages dont la valeur préventive diminue avec le temps.
Une mesure qui fait débat
Mais parce qu’il reste difficile de mesurer l’efficacité de ces campagnes de prévention, il est aussi difficile de légitimer l’agression visuelle ainsi imposée aux consommateurs. L’apposition d’une image choc sur les paquets de cigarettes est donc une mesure très débattue.
Le Canada, premier pays à avoir choisi l'étiquetage illustré en 2000, défend pourtant fermement son efficacité. Des centres de recherche y étudient l’impact des avertissements antitabac. Résultats ? Associée à des campagnes d’information classiques, l’image choc interviendrait comme une piqûre de rappel, en ramenant à la mémoire les connaissances déjà acquises sur les dangers du tabac. Le Canada a pour lui ses résultats : le tabagisme y est en baisse constante depuis le milieu des années 60, période à laquelle le pays a entamé ses efforts de prévention.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) note que les mises en garde illustrées sont surtout efficaces pour éviter aux non-fumeurs de commencer à fumer, et donc un bon moyen de préserver la santé des jeunes.
En Europe la Belgique, l’Irlande, la Grande-Bretagne, la Suisse ou encore la Roumanie ont également fait le choix du paquet de cigarettes choc.
Certains pays tentent même d’aller plus loin. L’Australie envisage de ne plus autoriser que des paquets génériques, sans couleur ni dessin, afin d’en supprimer toute attractivité.