Le 12 décembre 1999, le pétrolier Erika fait naufrage et provoque une marée noire massive sur 400 kilomètres de côtes françaises. Le 30 mars 2010, Total, l'affréteur, la société de classification Rina, l'armateur et le gestionnaire sont condamnés en appel pour pollution. Les condamnés se pourvoient en cassation et demandent l'annulation définitive de la procédure, estimant que la justice française n'était pas compétente dans cette affaire car le bateau a coulé en dehors des eaux territoriales et battait de plus pavillon maltais.
La décision de la Cour de cassation qui pourrait casser ce jugement provoque déjà une forte indignation chez les victimes. D'après Corinne Lepage, une des avocates des parties civiles, elle risquerait également d'anéantir tout ce qui a été édifié depuis pour protéger les côtes. « La cour d'appel de Paris a reconnu la responsabilité pénale de Total mais pas sa responsabilité civile. Ce qu'ils veulent maintenant c'est, en plus, que la responsabilité pénale ne soit plus jamais engagée, au motif qu'il y a une convention qui permet de payer un peu, mais pas la totalité et surtout pas le préjudice écologique. Ce serait le premier arrêt de régression auquel nous assisterions », craint Corinne Lepage.
La décision de la Cour de cassation aura, de toute façon, de lourdes conséquences en France comme en Europe.