Pour la défense de Jacques Servier, ce procès à Nanterre n'aurait jamais du se tenir. Car une instruction est ouverte à Paris pour les mêmes chefs d'accusation. L'enquête y est menée tambour battant, et un procès pourrait même s'ouvrir rapidement. Le leitmotiv des avocats est donc simple : on ne peut pas être jugé pour des faits pour lesquels on est déjà mis en examen à Paris.
Ce lundi, deux procédures parallèles cohabitent. À Nanterre, pour obtenir une indemnisation, les victimes ont misé sur une procédure rapide : la citation directe, dans laquelle la lourde tâche d'apporter les preuves de la culpabilité des laboratoires Servier leur revient. Une stratégie risquée et qui divise les parties civiles.
De son côté, la défense de Jacques Servier met tout en œuvre pour torpiller cette citation directe. La semaine dernière, devant le tribunal correctionnel, les avocats du laboratoire ont soulevé deux questions prioritaires de constitutionnalité susceptibles d'entraîner un renvoi de l'audience. Ils ont aussi réclamé une expertise judiciaire et un supplément d'information.
Autant d'éléments qui peuvent faire dérailler ce premier procès pénal du Médiator. Reste à savoir si l'argumentaire sera entendu par Isabelle Prévost-Desprez, la présidente du tribunal correctionnel.