Dans ce premier procès pénal pour tromperie aggravée, pas moins de 600 victimes se sont portées partie civile. Bien sûr, toutes ne se sont pas présentées devant le tribunal correctionnel ce lundi matin. Mais néanmoins plusieurs dizaines d’entre elles étaient là dans la salle bondée, venues planter leur regard dans les yeux de Jacques Servier, le fondateur des laboratoires du même nom, assis sur le banc des accusés.
Jacques Servier, 90 ans, costume sombre, se déplace avec beaucoup de difficultés et à l’appel de son nom, il a bien du mal à rejoindre la barre pour décliner son identité et préciser d’une voix chevrotante qu’il est né en 1922.
Vers un report ?
Toute la journée, les avocats vont plaider des points de droit susceptibles d’entrainer un report du procès. La défense a soulevé deux questions prioritaires de constitutionnalité. La première sur le délai de prescription en matière de tromperie et la seconde, sur la difficulté pour les laboratoires Servier d’être jugés à Nanterre alors qu’une instruction pour les mêmes faits est ouverte à Paris et qu’un procès pourrait s’y tenir dès 2013. Si ces arguments n’emportent pas la conviction du tribunal, la défense entend demander un supplément d’informations.
Le procès à Nanterre pourrait donc s’arrêter sitôt commencé, ruinant ainsi les espoirs d’une indemnisation rapide pour les victimes qui avaient choisi la voie de la citation directe justement pour aller vite.