Il est arrivé comme un challenger en voulant se lancer dans la bataille électorale dans une région acquise à la gauche. Mais, dans la ville principale Hénin-Beaumont, selon les derniers sondages, le candidat du Parti socialiste Philippe Kemel obtiendrait seulement 18% des suffrages. En revanche, d'après ce nouveau sondage réalisé pour le JDD, Jean-Luc Mélenchon serait le favoris face au Front national et au PS.
Dans les différents cas envisagés par le sondage Ifop-Fiducial pour Le Journal du Dimanche, Marine Le Pen serait la perdante des élections législatives. Si elle se retrouvait face à Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche l’emporterait avec 55% des voix. Et face au candidat PS, c'est Philippe Kemel qui l’emporterait avec 56% des voix.
Enfin, en cas de triangulaire Front de gauche-FN-MoDem, Jean-Luc Mélenchon serait vainqueur avec 44% des suffrages. Tous ces chiffres sont donc de bon augure pour le challenger Mélenchon mais ils sont loin de ravir ses adversaires.
Des négociations vaines avec le PS
A commencer par la gauche qui avait tenté de trouver un accord PS-Front de gauche-PCF, sur des candidatures uniques dans les quelques dizaines de circonscriptions (sur 577). Dans ces dernières, le poids de l'extrême droite fait courir le risque de l'élimination de la gauche à l'issue du premier tour. Mais, les négociations, qui ont duré une semaine, n'ont pas abouti à un compromis.
Le Front de gauche écrit alors dans un communiqué de presse vendredi dernier : « Manifestement le PS, avec l’appui d’Europe Ecologie-Les Verts, fait passer sa volonté d’être seul majoritaire à l’Assemblée nationale avant toute autre considération. Il se lance du coup dans des comptes d’apothicaire qui empêchent toute négociation sérieuse avec une force qui, faut-il le rappeler, est la deuxième de la gauche à l’issue des Présidentielles et a permis l’élection de François Hollande ».
De son côté, le PS rétorque que le Parti de gauche avait trop d’exigences. Sur le site d'information Médiapart, Christophe Borgel, secrétaire national aux élections du PS soupire : « Ils n'ont fait que des demandes insensées, réclamant tour à tour la circonscription de Malek Boutih, puis celle de Roger-Gérard Schwartzenberg, ou celle de Kader Arif ».
FN dans la ligne de mire
Face au FN, il n’y a pas de langue de bois. Le Front de gauche est clair à travers tous ses communiqués de presse : « Notre engagement contre le Front National et ses idées seront au cœur de notre campagne. » « Le Parti de Gauche sait faire prévaloir l’intérêt général dès lors que le risque FN est trop fort. » C’est d’ailleurs ce qui a poussé le Front de gauche à céder deux circonscriptions, la première de l’Aube et la septième de Moselle au PS.
Reste à voir si le challenger tiendra sa parole à Hénin-Beaumont. La campagne officielle débute ce lundi 21 mai 20121 et déjà le candidat du Front de gauche s’inquiète du manque de temps. Jean-Luc Mélenchon a prévu beaucoup de déplacements, souvent en dehors de sa circonscription. Plusieurs allers-retours vers Paris sont prévus, dont l'un ce lundi 21 mai pour rencontrer Alexis Tsipras, dirigeant grec de la gauche Syriza, juste avant la tenue d’une conférence de presse commune suivie d'une manifestation.