C’est autour d’un bol de soupe que les cinq grévistes de la faim ont fêté leur victoire alors que leur tente, installée dans le centre-ville de Nantes était démontée. Quelques heures plus tôt , le conseil général de Loire-Atlantique, le conseil régional des Pays-de-la-Loire ainsi que la ville de Nantes dont le député-maire, le socialiste Jean-Marc Ayrault, fait figure de favori pour le poste du Premier ministre, se sont engagés à suspendre les expulsions jusqu’à la fin des recours en justice.
Ces recours, et ils sont nombreux, contre les expropriations et contre la concession de 1 600 hectares accordée pour les travaux au groupe Vinci, ont été déposés devant le Conseil d'Etat, la Cour de cassation et le Conseil constitutionnel. En attendant les jugements, les paysans nantais respirent : « Nous n'avons pas encore gagné ce que nous voulons gagner : l'arrêt complet de la procédure d'expropriation », nous a dit le porte-parole du collectif anti-aéroport, Cyril Bouligand, « mais l'épée de Damoclès qui nous obligeait à quitter nos terres fin 2012 est décalée de deux ans ».
Les militants de Nantes, contents de porter leur combat au niveau national, souhaitent maintenant discuter directement avec le nouveau président de la République, François Hollande.