Avec nos envoyés spéciaux à l'Elysée,Valérie Gas et Manu Pochez
Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé est le dernier à être sorti sur le perron de l'Elysée, bien après les autres ministres. De quoi a-t-il parlé avec Nicolas Sarkozy durant cet aparté ? Sans en dire trop et en prenant un air mystérieux, Alain Juppé a répondu : « Pas des souvenirs, des projets. » Des projets pour Alain Juppé qui ne sera pas candidat aux législatives et pour Nicolas Sarkozy qui ne sera bientôt plus président.
A l'heure du bilan, les deux questions se posent. Mais comme l'explique François Baroin, ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, avant de penser à la suite, ce qui compte c'est d'avoir le sentiment du devoir accompli : « Pour avoir vécu ce moment avec Jacques Chirac qui quittait la vie politique, on met ses émotions de côté et on mesure à chaque instant l'honneur qui était le nôtre d'être ministre de la République. »
Au-delà de l'émotion palpable, tous les ministres ont mis en avant la dignité de Nicolas Sarkozy et son insistance sur le respect du jeu démocratique, comme le constate Laurent Wauquiez, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche : « Le président nous a rappelés de ne pas avoir d'amertume, pas de tristesse. Ce sont les règles de l'alternance démocratique. On aime notre pays et donc on souhaite à François Hollande qu'il réussisse pour la France. »
Une page se tourne, mais David Douillet, ministre des Sports, en est sûr : « Les Français vont découvrir la vraie personnalité de Nicolas Sarkozy maintenant, et non pas la caricature qu'il y a eue pendant ces dernières années. »
Accepter la défaite, cela ne veut pas dire qu'on ne la considère pas comme injuste.