Tourner la page, c’est ce que les dirigeants de l’UMP ont tenté de faire en se réunissant tout de suite après la défaite de Nicolas Sarkozy. Tourner la page pour faire mentir les pronostics selon lesquels le parti ne résisterait pas à la chute de son chef. Un mot était donc sur toutes les lèvres : « Unité » ! Sur les lèvres de François Fillon : « Nous venons de nous réunir pour fixer une stratégie d’unité absolue », sur celles d’Alain Juppé : « Notre unité est plus forte que jamais », et sur celles de Xavier Bertrand : « Cette unité, c’est notre bien le plus précieux ».
Cette harmonie est-elle factice ?
Pour Laurent Wauquiez, tout le monde a compris qu’il y avait peut-être une carte à jouer : « Si aujourd’hui on ne se déchire pas, c’est parce que Nicolas Sarkozy s’est battu dans cette campagne et qu’il nous a tirés vers le haut en nous permettant de recoller au score et de ne pas avoir une défaite qui soit humiliante. »
Nicolas Sarkozy a évité la déroute et a laissé l’espoir que, qui sait, l’UMP pouvait relever le gant aux législatives. Mais pour cela, il est indispensable de renvoyer la guerre des chefs à plus tard et de mener la bataille en équipe comme l’explique Rachida Dati : « Il y a un comité stratégique qui suivra ces élections législatives et il veillera au bon déroulement des législatives pour éviter des problèmes d’ego ou de chef ».
Tous les ténors de l ’UMP sont d’accord : pas question de faire le cadeau au Parti socialiste, d’ajouter la division à la défaite.