La bataille du report de voix pour le second tour de la présidentielle française

Le report de voix sera l'élément déterminant dans le résultat du vote du 6 mai car les scores réalisés par Nicolas Sarkozy et François Hollande au premier tour ne leur ont pas permis de creuser l'écart. Dans la campagne de l'entre-deux-tours, le principal enjeu a donc été d'attirer les électeurs des candidats éliminés le 22 avril.

Le report des voix des électeurs qui ont voté au premier tour de la présidentielle pour Marine Le Pen et François Bayrou, avec respectivement près de 18% et plus de 9% des suffrages, représente la clef du scrutin du second tour. Nicolas Sarkozy, qui savait que son principal handicap dans cette élection était l'absence de réserves de voix automatiques en sa faveur, l'a bien compris et en a tiré les conséquences en orientant sa campagne de second tour sur des thématiques comme l'immigration et la nation afin de séduire les électeurs frontistes, dont il a absolument besoin pour garder une chance d'être élu.

Meilleur report à gauche

Face à un François Hollande qui, lui, a bénéficié dès le soir du 22 avril du ralliement de ses principaux concurrents de gauche, Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly, le président sortant n'a été rejoint par aucun des candidats éliminés. Pas même par le centriste François Bayrou, qui, s'il n'a pas donné de vraie consigne de vote, a tout de même déclaré - à titre personnel - qu'il déposerait un bulletin Hollande dans l'urne le 6 mai 2012. Marine Le Pen ne lui a pas plus facilité la tâche en déclarant qu'elle voterait blanc et en laissant ses électeurs libres de leur choix.

De nombreuses études ont été réalisées pour essayer de voir vers qui les électeurs allaient se reporter, pour évaluer l’impact des consignes de vote, pour identifier la part des indécis et celle de ceux qui étaient d’ores et déjà sûrs de leur choix. Il en ressort que le report de voix devrait être meilleur à gauche, que les électeurs de François Bayrou sont très partagés entre le vote Hollande, le vote Sarkozy et le vote blanc, que ceux de Marine Le Pen devraient être plus nombreux à choisir Nicolas Sarkozy mais dans des proportions assez variables d’un institut à l’autre. L'incertitude est donc tout de même très grande sur la manière dont s'effectuera finalement le report des voix sur l'un ou l'autre des candidats, sur la part d'abstention et celle de votes blancs. Et c'est de cette répartition précise que dépend le résultat.

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