Les soirées débat politique à la télévision sont souvent l’occasion de sérieuses crispations. Agacement face aux arguments de l’un, opposition face aux engagements de l’autre… Alors, lorsque le militantisme fait la place à la plus grande mauvaise foi, tout peut dégénérer en pugilat verbal.... On le voit, et on l’a vu hier soir, le climat peut être très tendu sur les plateaux entre les challengers politiques, mais aussi par ricochet dans les familles devant leur télévision ou dans les bars du coin…
Des hashtags comme des drapeaux politiques
Les réseaux sociaux sont une nouvelle façon de vivre plus sereinement ces moments de conflits annoncés. Comme un groupe de parole aux contours peu définis, Twitter, le chouchou d’hier soir, a offert un véritable sas de décompression politique à tous ses utilisateurs. Dans la journée, cela avait déjà commencé sous les hashtags qui s’apparentaient à des drapeaux brandis lors d’une manifestation politique : #clashsarko rivalisaient avec #clashhollande, mais avec toujours #ledebat comme fil conducteur. Ainsi, les deux camps révisaient leurs arguments en 140 signes et commençaient déjà à en découdre.
Sur Facebook les révélations peuvent faire mal
Des « riposte party » avaient même été organisées dans certains lieux publics pour permettre aux militants de commenter dans la même pièce l’événement. Il faut souligner que sur Twitter tout se déroule très souvent avec beaucoup d’humour. Sur Facebook c'est souvent plus crispant. Le réseau social de Mark Zuckerberg peut parfois même ressembler à une triste cour d’école entre « amis » de longue date dans laquelle l'affichage ostentatoire des convictions politiques peut surprendre. Et pourquoi pas briser une amitié en faisant parfois songer à l’irrémédiable « unfriend » ? Sur Twitter on s’amuse beaucoup plus librement. On peut même aller titiller le camp d’en face, mais sans jamais être intrusif…
Depuis Twitter, la vie a changé dans les médias
Ainsi une fois le débat commencé, les hashtags #ledebat et #votehollande pour un camp et #votesarkozy ou #franceforte pour l’autre ont fédéré un véritable maelstrom de tweets. Les commentaires à 140 signes rivalisaient de pertinence, d’humour, de vacheries sur l’un ou sur l’autre des candidats. On ne se lassera pas de le répéter mais, depuis Twitter, la vie a changé dans les médias. Le téléspectateur n’est plus passif, avec l’œil uniquement rivé derrière la petite lucarne. Non, il est aussi avec un téléphone mobile dans une main à recharger le fil de tweets de ses abonnements ou avec une tablette sur le canapé à surfer…
Instantanément tweetés comme preuve à l’appui
Grâce aux réseaux sociaux un fact-checking (une vérification des arguments) peut même être effectuée pour savoir qui a cité les bons chiffres de la dette, ou si untel est bien allé à une réunion ou non… Les chiffres et les photos sont quasi instantanément tweetés comme preuve à l’appui. Ce style de soirée est aussi une belle occasion de se rassurer sur la qualité de ses abonnements. Les réflexions en 140 signes des gens que je suis sur Twitter ont-elles été pertinentes, m'ont-elles fait rire ou pas ? Et ai-je été quelques fois retweeté ? La dure vie des réseaux sociaux...