On a tous connu ce moment d’exaspération devant la page récalcitrante d’un site internet qui mettait trop de temps à s’afficher. « Ok, tu ne t’affiches pas ! Alors je zappe. » Michel Simion, directeur marketing de Compuware, une société américaine spécialisée dans l’optimisation des performances sur internet explique qu'« à partir de quatre secondes de temps d’affichage, un site marchand perdra près de 40% de ses clients potentiels. Si la page met moins de trois secondes ça peut aller, le client restera, mais passé quatre secondes il pourra le perdre et après neuf secondes, il n’y aura plus personne ! » C’est là un point de mesure très fiable pour les entreprises qui découvrent ainsi les seuils critiques dans leur domaine, mais est-ce pareil pour un homme politique ? Avec humour, la société s’est posé la question…
La performance et la disponibilité des sites des candidats ont été mesurées
« On a fait le benchmarking des sites des candidats, comme s’ils étaient nos clients » sourit-il. Le benchmarking (en français, cela se traduit par « référenciation » ou « parangonnage ») est une technique de marketing qui consiste à étudier et analyser les techniques de gestion, les modes d'organisation des autres entreprises afin de s'en inspirer et d'en retirer le meilleur. Dans le cas des sites des candidats, les analyses ont été faites du 29 mars au 3 avril. Les critères de performance « concernaient uniquement la page d’accueil », précise Michel Simion, se basant « sur la vitesse d’affichage, mesurée en secondes, et la disponibilité » de cette page.
Voici ci-dessous l'analyse du temps de réponse de la page d'accueil. Quand c'est dans le vert, c'est bien. En revanche si c'est dans le rouge, c'est moins bien...
Compuware propose également un calcul de la disponibilité du site. Cette analyse consiste à savoir si le site répond à toutes les sollicitations des internautes.
Résultat : le site de Marine Le Pen arrive en tête, avec une moyenne de 3,21 secondes de temps d'affichage (un résultat correct) et une disponibilité parfaite à 100%. Il devance celui de François Hollande qui affiche une performance de 3,49 secondes et une disponibilité de 99,12%, ce qui reste plutôt un bon score. « Place au peuple », le site de Jean-Luc Mélenchon, affiche lui une performance moyenne de 4,58 secondes et une disponibilité quasi parfaite de 99,71 %. Pour la « La France forte » de Nicolas Sarkozy, la vitesse moyenne est de 5 secondes (un résultat médiocre) mais surtout une disponibilité inquiétante à 96,77 %.
Chaque candidat possède son média sur internet
Mais pourquoi la question mérite-t-elle d’être posée ? Parce qu'elle renvoie à la capacité du candidat à mobiliser sur son nom, et influe donc sur son score final.
Revenons en arrière quand, par exemple, le général de Gaulle ou François Mitterrand parlaient à la télé. Il n’y avait, à l’époque, pas de réelle différence de réception du message car l’outil médiatique était neutre, les futurs électeurs étaient tous sur la même chaîne ou presque.
Mais aujourd'hui, alors que chaque candidat possède son média, tout particulièrement sur internet, les différences sont notables. L’exemple incontournable de campagne internet est celle de Barack Obama qui avec le site mybarackobama.com a ainsi mis en avant 200 000 événements et 400 000 articles. Le site a surtout permis de recruter 35 000 volontaires, dont 10 000, le jour même où Obama a annoncé sa candidature. A ce moment-là, le site se devait d’être rapide et disponible !