Ce n'est pas le moment de donner prise au doute. A moins de deux semaines du second tour, François Fillon s'en est pris aux parlementaires de l'UMP qui, d'ores et déjà, acceptent de se mettre en situation d'avoir à choisir entre un vote Front national et un vote socialiste aux législatives. Comme si la défaite du président sortant et la débâcle étaient d'ores et déjà actés. Ainsi Chantal Jouanno, sénatrice de Paris, qui a affirmé qu'elle voterait PS si elle n'avait pas le choix. Même le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a déclaré qu'il ne voterait pas pour un représentant du Front national.
Pour le Premier ministre, de tels propos sont « contreproductifs » alors que toute l'énergie doit être concentrée sur la campagne de second tour dans l'espoir d'inverser la tendance et de faire gagner Nicolas Sarkozy. Un Nicolas Sarkozy qui a clairement décidé d'essayer de convaincre ces « électeurs en colère » qui ont voté Marine Le Pen au premier tour qu'ils les avaient compris et qu'ils prendrait leur appel en compte.
Après Alain Juppé qui a affirmé qu'il ferait tout pour sauver l'UMP en cas de défaite de Nicolas Sarkozy, ces prises de positions brouillent le message d'une campagne de second tour où le président-candidat essaie contre vents et marée d'afficher sa confiance et sa sérénité.