C’est lui qui a souhaité prendre du recul, il est servi. Olivier Besancenot n’est plus le candidat de son parti. Dans la salle, il y a seulement une petite cinquantaine de personnes pour l’écouter soutenir Philippe Poutou, et déplorer une campagne détournée des problèmes qui le préoccupent.
« Le problème de cette campagne électorale depuis quelques jours, dit-il, c’est qu’en effet, ce n’est plus une campagne électorale. C’est une enquête policière, avec le commissaire Broussard à sa tête. Nicolas Sarkozy qui se met en scène, qui se remet en scène, et se re-re-remet en scène, et qui se re-re-remet en scène, pour nous faire oublier les petits dérapages quand il parle d’autre chose ».
Olivier Besancenot, c’est la radicalité contre le capitalisme. Et pour lui, les autres partis de gauche sont bien trop timorés : « De la gauche la plus libérale à une partie de la gauche radicale, on vous dit cette phrase que j’adore : taxer le capital à hauteur du travail ! Curieux sens de l’équité ! Pourquoi on nous demanderait de payer, ne serait-ce qu’un centime d’euro pour un truc dont on n’est même pas responsable ?! ».
Mais Olivier Besancenot est venu échanger, et rapidement les militants présents font part de leurs doutes sur la campagne de Philippe Poutou, notamment dans les médias : « Je sais ce que c’est que la télé. C’est des codes. C’est des moments courts où il faut parler, et tout est fait pour que l’avis normal, l’avis réel, ne puisse pas s’exprimer. Et ça, pour casser ces codes-là, c’est compliqué ! ».
Difficile de faire autrement, car à gauche de la gauche il y a un « rouleau compresseur » qui s’appelle Jean-Luc Mélenchon.