Avec notre envoyé spécial à Saint-Denis de La Réunion, Florent Guignard
Il a le souvenir encore cuisant du 21 avril 2002 : Lionel Jospin était éliminé de la présidentielle dès le soir du premier tour et François Hollande était alors à la tête du Parti socialiste. Il se souvient de ceux qui n'étaient pas allés voter et qui lui disaient : mais vous ne nous avez pas prévenus...
Aussi, cette fois, François Hollande préfère prendre les devants, quitte à jouer les rabat-joie d'une victoire annoncée depuis des mois. Beaucoup pensent que tout se jouera au second tour mais parfois, au second tour, il est déjà trop tard. François Hollande en est convaincu : bien plus dangereux que la dispersion et la multiplication des candidatures à gauche, il y a l’abstention. Elle s’annonce élevée dans un contexte de crise économique et de déprime citoyenne comme si, depuis 2007, les Français doutaient un peu plus de la politique.
En dramatisant l’enjeu à trois semaines du premier tour, François Hollande en appelle une nouvelle fois au vote utile et tente ainsi de contenir la poussée Mélenchon. Rien n’est joué rappelle le candidat socialiste : il y toujours une surprise au 1er tour.
Alors François Hollande lance la mobilisation générale : la victoire, dit-il à ses électeurs, il va falloir aller la voter :