L’effet de surprise, les militaires adorent cela mais lorsque ce sont eux qui le provoquent. François Hollande le sait, et c’est pour cela qu’il leur répète ce qu’ils savent déjà. S’il est élu le 6 mai prochain, les soldats français auront quitté l’Afghanistan avant la fin de l’année.
Pour le reste, le changement ce n’est pas maintenant. D’abord pour une raison stratégique. En effet, au-delà des alternances politiques, les intérêts vitaux de la France ne changent pas.
Avec François Hollande à l’Elysée, la défense nationale continuerait à s’appuyer sur trois piliers que sont la dissuasion nucléaire, le siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, et la capacité d’intervention pour combattre trois dangers : le terrorisme – notamment au Sahel –, les risques naturels à un an après le tsunami qui a entraîné la catastrophe de Fukushima, et la course aux armements avec la question iranienne.
Stabilité aussi pour une raison politique. François Hollande ne veut pas passer pour l’homme du retour systématique sur ce qui a été fait par Nicolas Sarkozy. C’est pourquoi il se contenterait de faire évaluer l’effet du retour de la France dans le commandement intégré de l’Otan avant toute décision.
Le président de la République, c’est aussi le chef des armées. Et il n’est pas complètement innocent que François Hollande essaie l’uniforme, le jour même où Nicolas Sarkozy remet à Villepinte le costume de candidat irrésistible.