Après plus de trente heures de garde à vue, Dominique Strauss-Kahn est finalement ressorti libre de la caserne de gendarmerie de Lille. Trente heures pour s'expliquer sur les parties fines dont il était friand. Et pour éclaircir deux zones d'ombre : l'ex-patron du FMI savait-il que les jeunes libertines qu'on lui présentait étaient en fait des prostituées ? Savait-il aussi qu'elles étaient rémunérées par deux entrepreneurs lillois, ses amis qui lui organisaient ces soirées lors de virées à Paris et Washington ?
Trois enquêteurs de la police des polices ont également interrogé Dominique-Strauss Kahn. S'intéressant aux relations qu'il entretenait avec le commissaire Jean-Christophe Lagarde, ex-numéro 3 de la police dans le Nord. Lui aussi a participé aux escapades à Paris et Washington. Si les deux entrepreneurs lillois Fabrice Paszkowski et David Roquet nient d'éventuelles contreparties de la part de DSK, qu'en est-il du commissaire ? L'ex-favori dans la course à l'Elysée a-t-il fait des promesses ?
Autant de questions sur lesquelles les juges d'instructions devraient de nouveau se pencher ultérieurement. Mais pour le moment, ils n'ont pas jugé utile de retenir Dominique Strauss-Kahn. Mais l'ex-patron du FMI est de nouveau convoqué le 28 mars, il serait alors inculpé de « complicité de proxénétisme aggravé en bande organisée » et « recel d'abus de biens sociaux ».