Nicolas Sarkozy annonce sa candidature à la présidentielle et promet des référendums s'il est réélu

Nicolas Sarkozy est officiellement candidat à l'élection présidentielle de 2012. Il l'a annoncé mercredi 15 février, comme prévu, au journal télévisé de 20h00 sur TF1. Dans le contexte de crise qui frappe l'Europe, il souhaite que les Français réalisent que si la France est « forte», ils seront « protégés ». Sinon, ils seront « exposés ». Pour son second quinquennat, le président annonce un référendum « à chaque fois qu'il y aura blocage » dans le train des réformes.

Depuis plusieurs semaines, à la question de savoir comment descendre de son piédestal pour s'engager dans la campagne, Nicolas Sarkozy tergiversait sur la forme plus que sur le fond. Il a finalement tranché, et a choisi François Mitterrand comme modèle, même s'il n'a pas su faire durer le suspense aussi longtemps que lui.

A la mise en scène devant un public conquis d'avance, forme choisie par Jacques Chirac en 2002 (voir la vidéo ici), le président français a préféré l'audimat et la solennité d'un plateau télévisé pour annoncer sa candidature. Quel JT ? Celui de la chaîne privée TF1, à 20h00. Autrement dit, le plus regardé de France.

 

Pour une « France forte »

Comme François Mitterrand en 1988 (voir la vidéo ici), Nicolas Sarkozy a répondu à la question fatidique dès le début de son intervention. En lieu et place de l'historique et laconique « oui » du président socialiste, c'est cette fois un « oui, je suis candidat à l'élection présidentielle » qui restera dans l'Histoire politique du pays, quoi qu'il advienne désormais.

Pourquoi Nicolas Sarkozy s'engage-t-il, lui qui a plusieurs fois laissé entendre qu'il pourrait ne faire qu'un seul mandat ? Parce que compte tenu de la situation « en France, en Europe et dans le monde, qui connaît une succession de crises sans précédent », renoncer serait perçu comme un « abandon de son poste par le capitaine du navire ».

Répétant à l'envi qu'il devait faire son devoir jusqu'au bout, Nicolas Sarkozy a jugé « qu'être à la fois président et candidat (officiel, ndlr) pendant deux mois, c'était suffisant ». « J'ai beaucoup réfléchi parce que je voulais savoir en moi-même si j'avais l'énergie et la force. J'ai des choses à dire aux Français. » « J'ai des convictions, je veux parler, je veux les confronter », a poursuivi M. Sarkozy.

Le chef de l'Etat a ensuite plusieurs fois décliné la même idée-force pour sa campagne : « La question essentielle pour les Français sera de comprendre que, si la France est forte, ils seront protégés. Si elle prend les décisions qui s'imposent dans ce nouveau monde, alors elle sera forte. Si la France est faible, ils seront exposés. »

« La parole au peuple »

Les pistes à nouveau envisagées : la formation des chômeurs, la réforme de l'éducation nationale, avec en toile de fond, toujours la réduction des dépenses publiques. « La France a tous les atouts pour garder son rang », a insisté Nicolas Sarkozy, avant de préciser à nouveau ses intentions référendaires, une nouveauté chez lui : « Je veux redonner la parole au peuple français, a-t-il confié. Il ne faut pas avoir peur de la parole du peuple. (...) Avec le référendum, je veux que les Français aient la certitude que les grands arbitrages seront tranchés par le peuple. Chaque fois qu'il y aura un blocage, je ferai trancher le peuple. »

Au détour d'une remarque, le locataire de l'Elysée a également taclé son adversaire supposé pour le 2e tour, François Hollande: « J'en ai connu, des hommes politiques qui promettaient le rêve », a-t-il lâché, omettant au passage qu'il en faisait partie. « Promettre les rêves, ça finit toujours par un cauchemar », a conclu le candidat de l'UMP (Union pour un mouvement populaire).

« Cinq ans, c'est à la fois très long et passionnant. Mais j'ai désormais hâte de retrouver les Français sans la lourdeur du protocole », a expliqué M. Sarkozy, avant de glisser qu'il serait désormais « un Français comme les autres ».

 

Partager :