La plus haute juridiction française a réjeté tous les arguments invoqués par Lilianne Bettencourt. Elle estimait que ces enregistrements clandestins, réalisés par son majordome et remis à la police courant 2010, constituaient une violation de sa vie privée. Pour la Cour de cassation, au contraire, ils sont des moyens de preuves qui peuvent être discutés contradictoirement.
Conséquence de cette décision : les juges bordelais en charge de l'instruction, vont désormais pouvoir s'appuyer sur ces pièces pour mieux cerner les liens très particuliers qu'entretenaient Liliane Bettencourt avec l'actuelle majorité.
Car ces conversations sont assez étonnantes. Elles suggèrent des immixtions de l'Elysée dans la procédure en abus de faiblesse menée par Françoise Meyers Bettencourt à l'encontre de sa mère. Elles suggèrent aussi des liens troubles entre Liliane Bettencourt et Eric Woerth, l'ex-ministre UMP du Budget, dont l'épouse avait été embauchée par le gestionnaire de fortune de Mme Bettencourt.
Mais outre le conflit d'intérêt, ces conversations font également planer un soupçon de financement politique illégal. En 2007, lors de la campagne, le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt aurait remis, semble-t-il, des enveloppes de billets à Eric Woerth alors trésorier de l'UMP. Si à ce jour, Eric Woerth n'a pas été mis en examen, grâce à la validité des enrgistrements clandestins, il pourrait être à nouveau dans la ligne de mire de la Justice.