Manifestation des Anonymous en France

Ils appelaient à manifester dans 36 villes de France ce samedi 28 janvier. Les Anonymous, ces cyber-pirates qui font trembler les systèmes informatiques du monde entier, entendent faire connaître leur opposition au traité international de lutte contre la contrefaçon, signé à Tokyo le 26 janvier par 22 pays membres de l'Union européenne et dont la France fait partie. 

Depuis la fermeture du site MegaUpload, les Anonymous se sont lancés dans une croisade pour l'Internet libre, c'est-à-dire contre toute forme de censure. Plusieurs sites du gouvernement américain et français ont ainsi été touchés par des attaques dits de « déni de service ». Ces actions ont pour conséquence de rendre inaccessibles les sites visés grâce à un nombre important de requêtes, comme ce fut le cas ces dernières semaines pour le site internet du FBI, du ministère de la Justice américain, de l’Elysée ou du Parlement européen.

Ce samedi 28 janvier, ils ont décidé de délaisser pour quelques heures, leurs ordinateurs pour faire entendre différemment leur voix. A Paris, Rennes, Lyon ou encore Montpellier, ce collectif qui dit militer pour les libertés individuelles a réuni de nombreux adeptes, masqués ou pas. Cible nouvelle de leur colère : le traité ACTA (Anti-conterfeinting trade agreement ), un accord commercial multilatéral anti-contrefaçon et anti-téléchargement illégal signé à Tokyo par 22 pays membres de l’Union européenne, parmi lesquels figure la France. Dans la vidéo appelant au rassemblement dans 36 villes de l’Hexagone, les Anonymous dénoncent des lois liberticides : « ACTA, SOPA et PIPA, MegaUpload, les atteintes à nos libertés se multiplient au profit des majors et de leurs actionnaires alors que le cinéma, la vente de musique numérique, de films sur différents supports ne se sont jamais aussi bien portés ».

Dans un communiqué, l'eurodéputé en charge du dossier au Parlement européen, le socialiste français Kader Arif, a décidé de renoncer à son rôle de rapporteur du projet auprès du Parlement européen. Il a dénoncé l’absence de consultation de la société civile, le manque de transparence des négociations, la mise à l’écart des revendications du Parlement européen. Le traité ACTA devrait être ratifié dans les mois à venir au Parlement européen. En attendant, les Anonymous mais également Reporters sans Frontières dénoncent les dangers de ce texte qui menacerait la liberté d'expression ainsique la liberté d'information.

De plus en plus critiqué pour ses méthodes considérées comme agressives ou violentes, le collectif anonyme continue de semer une belle pagaille sur le Net et fait plus que jamais l’objet d’une traque des services de renseignement. Jeudi, deux Français soupçonnés du blocage du site EDF en avril et juin 2011 ont été mis en examen pour « entente en vue de l'entrave au fonctionnement d'un système de traitement automatisé de données ». Un appel au boycott des produits culturels intitulé « Black march » est annoncée par le groupe de hackers pour le mois de mars. La bataille des Anonymous concernant la propriété intellectuelle sur Internet n’est donc pas terminée.

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