Avec notre envoyée spéciale à Dunkerque, Valérie Gas
La salle était comble pour ce premier meeting et François Bayrou a traversé la foule de plus d’un millier de personnes en prenant son temps, avant de monter sur l’estrade pour parler. Une entrée millimétrée et des mots pesés. Il a affirmé : « Je suis heureux profondément d’être à Dunkerque. Français parlant à des Français, citoyen parlant à des citoyens, homme du Sud parlant à des femmes et à des hommes du Nord ».
Respecter le peuple
En choisissant le Nord, Dunkerque, pour lancer un appel à la « résistance » et à la « reconstruction », le Béarnais a voulu montrer que dans sa campagne le mot d’ordre serait le rassemblement et que nul ne serait oublié. Car François Bayrou assume et revendique de parler au peuple : « Je viens d’employer devant vous le mot de peuple. C’est un mot qui paraît-il n’est pas à la mode, qui paraît-il est suspect. Je trouve que c’est un symptôme de la dégradation de l’esprit public que, dans notre temps, l’injure suprême dans le monde politique ce soit devenu entre guillemets populiste ». Et de rappeler que « le principe de la République est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ».
Une solution républicaine
A ceux qui lui reprochent de chasser sur les terres de Marine Le Pen, François Bayrou oppose qu’au contraire, il veut offrir aux citoyens qui se sentent abandonnés par les élites, de droite et de gauche, une solution républicaine, « un changement équilibré dans lequel tout le monde sera respecté ». Loin des extrêmes et de leurs « solutions dangereuses ».
Dans la salle, son message semble avoir été entendu au moins par Dominique, un habitant de Dunkerque, qui fait la part des choses : « Marine Le Pen, c’est plutôt diviser puisqu’elle veut mettre dix millions de gens dehors, si on regarde bien les choses. Donc en fait, ce n’est pas ça rassembler la Nation. La Nation, elle est multiple ».
Le match Bayrou-Le Pen a commencé, l’enjeu : une place au second tour de la présidentielle.