Selon la FNARS qui s'est penchée sur l'hébergement d'urgence en décembre dernier dans 37 départements de France, hors Paris et région parisienne, près de la moitié des appels des sans-abris n'ont pu être satisfaits.
La première explication, c'est bien sûr le manque de places. Le parc actuel, même s'il a considérablement augmenté ces dernières années, est loin de satisfaire les besoins sur le terrain, complètement bousculés par la crise. Après les hommes, puis les femmes seules, ce sont en effet des familles entières qui se retrouvent aujourd'hui à la rue et les structures d'accueil actuelles ne sont pas adaptées aux ménages avec enfants. Du coup, quand 60 personnes isolées sont prises en charge, 39 familles seulement le sont de leur côté.
Une autre difficulté, c'est la gestion très administrative du problème : les préfectures débloquent les places en hébergement d'urgence et déclenchent les plans « grand froid » le plus souvent uniquement en fonction de la température extérieure. Pas en fonction des besoins. En raison d'un hiver particulièrement doux dans toute la France, de nombreux centres tout équipés restent fermés, notamment dans la Loire, dans le Rhône, en Loire-Atlantique et en Guadeloupe.
A Paris, les décès de SDF se multiplient, dans l'indifférence générale.