Les porteurs du projet estiment que la proposition du chef de l’état est irréalisable en raison d’incertitudes juridiques, commerciales et techniques. Dans un revirement de dernière minute, le président français avait accepté l'idée d'une reprise de la société SeaFrance par la Scop. Il avait proposé de faire financer l'opération non directement par des fonds publics mais par des indemnités supplémentaires de licenciement versées aux salariés.
Cette solution préconisée par l'Elysée suppose une liquidation de la compagnie. Ce que n’acceptent pas les porteurs du projet. Ils estiment que cela va contraindre la Scop à négocier de nouveaux accords avec les ports sans garantie de succès. Mais si la CFDT rejette la proposition, elle ne refuse pas l’aide de l’état. Le syndicat maintient sa proposition sur une aide publique en forme de prêt que la Scop rembourserait plus tard.
Leur projet nécessite 50 millions d’euros pour être lancé. De son côté, le gouvernement assure qu’il ne pourra pas mettre la main à la poche en raison des règles européennes sur la libre concurrence. Mais l'idée d'une aide indirecte via des indemnités versées aux salariés peut aussi se heurter à cet obstacle, compte tenu du caractère déficitaire de l'exploitation. Le feuilleton du naufrage de cette compagnie continue.
Les salariés ont jusqu'à vendredi pour présenter leur projet de financement au tribunal qui doit décider de leur sort.