Chômage au plus haut, désindustrialisation accélérée, croissance économique atone, sinon négative, monnaie fragilisée, triple A menacé, pessimisme record mesuré par des enquêtes d'opinion lui prêtant une popularité qui n'a rien de flamboyante, Nicolas Sarkozy a sans doute déjà été en position plus confortable au moment de prononcer ses traditionnels voeux de fin d'année.
Le chef de l'Etat devra donc trouver le moyen de soigner le moral des Français. Pour cela, il devrait en toute logique endosser le costume qu'il s'efforce de porter depuis plusieurs mois : celui du président protecteur, qui assume ses responsabilités et qui agit avec sang-froid dans la tempête économique.
Il devrait continuer à le porter encore quelques semaines, et notamment pour le sommet social sur l'emploi annoncé pour le 18 janvier, quand les candidats déclarés à sa succession sont nombreux et piaffent d'impatience. Car avec l'élection présidentielle et les législatives au printemps 2012, la Saint-Sylvestre tient plutôt de la veillée d'armes, y compris dans le camp du président où personne ne doute que Nicolas Sarkozy brigue un nouveau mandat.
Sauf surprise, l'annonce ne devrait pas intervenir avant la fin février ou le début du mois de mars. D'ici là, le message est clair : le président travaille quand les prétendant à sa succession s'agitent.