Les messages de 140 signes sur Twitter, les politiques en usent et certains même en abusent. Comme Nadine Morano, ministre chargée de l'Apprentissage et de la Formation professionnelle, qui a énormément tweeté à Noël en envoyant plus de 200 messages concernant sa vie privée ou politique.
Pour Luc Mandret, consultant en communication digitale, cette mode Twitter ne devrait pas durer. « Il y a eu l’effet blog avant l’élection de 2007, dit-il, qui s’est assez vite dissipé après le scrutin. Ce sera la même chose, selon lui, après la présidentielle de 2012. » Le phénomène Twitter devrait s’estomper mais quelques ministres ou hommes politiques comme Eric Besson pourraient de leur côté poursuivre leur pianotage sur téléphone, tellement ils semblent dépendants de ce nouvel outil de communication.
« L’affaire DSK a commencé sur Twitter »
Au gouvernement, on raffole de ces minimessages envoyés sur internet et généralement par smartphone. Nathalie Kosciusko Morizet, la ministre de l’Ecologie est la personnalité politique la plus suivie sur la toile. Plus de 100 000 personnes sont abonnées à son compte. François Hollande arrive en deuxième position avec 80 000 followers. Nicolas Sarkozy qui détient le record du nombre de supporters sur Facebook avec près de 500 000 fans ne possède pas de compte sur Twitter. En revanche, de très nombreux conseillers et amis du président surveillent de très près tout ce qui s’y dit... Tous les partis, tous les candidats ou leurs conseillers sont sur Twitter car il ne faut rien rater. Vincent Feltesse, chargé de la campagne de François Hollande sur le net, confirme : « Nous sommes à l’affût de toutes les informations qui circulent sur Twitter ou sur le net. Vous savez, poursuit il, l’affaire DSK a commencé sur Twitter alors nous avons des centaines d’yeux ou d’oreilles, de followers, selon le terme approprié, qui suivent les fils d’actualité des uns et des autres au cas où... »
« Ces personnalités politiques n’ont pas vraiment bien compris comment utiliser Twitter »
Ce nouveau mode de communication doit être géré avec précaution car les personnalités politiques parlent facilement de leur vie privée. Le socialiste Benoît Hamon et le ministre Eric Besson y ont dévoilé des aspects très personnels de leur vie intime. Ce qui ne les avantage pas forcément, selon le député UMP de la Haute-Savoie Lionel Tardy spécialiste du net.
Il explique : « Ces personnalités politiques n’ont pas vraiment bien compris comment il fallait utiliser Twitter. Les abonnés, souvent des journalistes ou d’autres responsables politiques veulent avoir des informations précises sur des meetings, des réactions à des sujets ou à des déclarations mais pas sur des activités personnelles. »