Jean-Michel Alexandre est professeur de pharmacologie. De 1985 à 2000, il exerce des responsabilités importantes auprès des autorités sanitaires, en particulier l’Agence du médicament, l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé).
Son nom revient à plusieurs reprises dans le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), qui a enquêté sur les défaillances de l’agence dans l’affaire du Mediator. Ainsi, tous les coupe-faim ont été retirés du marché entre 1995 et 2000. Tous sauf un : le Mediator. Comme le précise Le Figaro, l’Igas estime que la Direction de l’évaluation dirigée par le professeur Alexandre a manqué l’occasion de le suspendre.
En 2001, après avoir quitté ses fonctions publiques, l’expert se met à son compte. Il devient consultant. Pour trente à quarante laboratoires, précise l’intéressé, sans promouvoir ni les intérêts d’une firme ni un médicament, poursuit-il selon son audition devant le Sénat.
Une enquête en cours
Reste que d’après nos confrères, les sommes reçues les plus importantes proviennent des laboratoires Servier ; plus d’un million d’euros de 2001 à 2009. Sa mission aurait été de se pencher sur l’efficacité de médicaments de la firme.
Alors, y-a-t-il eu conflit d’intérêt, lorsque Jean-Michel Alexandre travaillait à l’agence ? L’enquête en cours le dira. En tout cas, des liens existaient entre lui et Jacques Servier, le patron de l’entreprise. Dans une lettre de 1989, l’expert commençait ainsi : « Cher président et ami… », et le remerciait pour ses marques d’estime.