Affaire Karachi : incident à l'Assemblée nationale

Renaud Donnedieu de Vabres a été remis en liberté après un jour et demi de garde à vue dans l'enquête sur une possible corruption en marge de la présidentielle de 1995. L'ancien ministre UMP est toutefois susceptible d'être reconvoqué ultérieurement par les juges d'instruction avec une éventuelle mise en examen. Il était interrogé sur un éventuel détournement de commissions pour des contrats d'armement. Un lien est envisagé avec un attentat au Pakistan en 2002 ayant fait 11 morts français. L'ambiance était électrique cet après-midi à l'Assemblée nationale en toute fin de séance lors des questions au gouvernement sur « l'affaire Karachi ».

Le coup semblait préparé par les socialistes. Gwendal Rouillard élu PS du Morbihan devait poser comme prévu la dernière question. Mais contre toute attente et soutenu par ses collègues c'est un autre député socialiste, Bernard Cazeneuve, rapporteur de la mission parlementaire sur l’affaire Karachi qui tente d'interroger le gouvernement. Le président UMP de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer refuse au nom du règlement de l'Assemblée nationale.

Jean-Marc Ayrault, le président des députés PS était très remonté à sa sortie de l'hémicycle. « Cette affaire dramatique embarrasse gravement le pouvoir au plus haut niveau de l’Etat. Et cet après-midi c’est l’Assemblée nationale qui a été insultée mais au-delà c’est l’ensemble des Français. On nous empêchera pas de parler quoi qu’il arrive on continuera », prévient Jean-Marc Ayrault.

Du côté de la majorité présidentielle les réactions sont évidemment nuancées. Patrick Ollier, ministre chargé des Relations avec le Parlement ironise et minimise cet incident.

« Je pense que ce sont des incidents qui arrivent au moment où chacun se prépare à la campagne. La campagne n’est pas encore commencée. Et donc, c’est avant Noël, il faut bien que certains essayent d’exister. Je comprends bien que l’opposition essaye de marquer son territoire », ironise Patrick Ollier

L’affaire Karachi risque d'être bien présente pendant toute la campagne présidentielle.

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