France: le Sénat adopte la proposition de loi sur le droit de vote des étrangers aux municipales

Le Sénat a examiné, et a adopté jeudi 8 décembre 2011, dans une ambiance électrique, la proposition de loi de la nouvelle majorité de gauche qui prévoit d'accorder le droit de vote aux municipales aux étrangers non communautaires. Une mesure qui a suscité des débats houleux à l'intérieur aussi bien qu'à l'extérieur de la Chambre haute.

173 voix pour, et 166 contre. C'est avec une très courte majorité que le Sénat a adopté la proposition de loi.

Les partisans du Front national étaient presque aussi nombreux que les journalistes et les policiers ce jeudi 8 décembre 2011 devant le Sénat pour soutenir leur championne. A défaut de pouvoir faire entendre sa voix au Parlement puisqu'elle n'y est pas élue, Marine Le Pen est venue dire non au droit de vote des étrangers, une proposition de loi du Parti socialiste.

A l'intérieur du Palais du Luxembourg, le Front national était au coeur des débats. Le sénateur UMP Roger Karoutchi le soulignait : « Nous sommes à cinq mois des présidentielles, le Parti socialiste n’a pas grand chose en magasin à proposer et il se dit : ' Est-ce qu’on a un moyen de faire remonter le Front national ? Est-ce qu’on peut agiter le chiffon rouge à nouveau ? ' C’est absurde. Sincèrement, la République vaut mieux que ça. »

De son côté, le président du groupe socialiste au Sénat, François Rebsamen, s'en défendait : « Nous ne nous positionnons pas par rapport à ce que fait, ferait, fera le Front national. Ce sont nos convictions depuis toujours, donc nous pensons que ce n’est que justice et élargissement de la démocratie, la conquête d’un nouveau droit. C’est dans cet état d’esprit qu’on aborde ce débat. »

Ce n'était pas l'avis du Premier ministre, qui est venu au Sénat dire lui-même son opposition à cette proposition. Comme l'ensemble de la majorité, François Fillon était à l'ouvrage pour expliquer que la situation a évolué depuis 2005, l'année où Nicolas Sarkozy disait qu'il n'était pas contre le droit de vote des immigrés.

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