Discours de Toulon: Nicolas Sarkozy plaide pour une refondation de l'Europe

Dans son grand discours de Toulon en pleine crise de l’euro, le président Sarkozy a appelé à une refondation de l’Europe, ce jeudi 1er décembre 2011. Il a également souhaité que la France adopte au plus vite la règle d’or budgétaire. 

Avec notre envoyée spéciale à Toulon

Il y a trois ans ici même à Toulon, Nicolas Sarkozy avait proposé de refonder le capitalisme financier. Aujourd’hui, alors que la crise de la dette menace d’emporter la monnaie unique, c’est l’Europe, explique le président, qu’il faut impérativement refonder : « La France milite avec l’Allemagne pour un nouveau traité européen refondant l’organisation de l’Europe ».

Car la crise de la dette « peut tout emporter », dramatise encore Nicolas Sarkozy, et la disparition de l’euro serait un désastre pour les Français. Aussi, le président veut croire que la BCE, la Banque centrale européenne, prendra toutes ses responsabilités : « Je suis convaincu que face au risque qui menace l’Europe, la Banque centrale agira. C’est sa responsabilité ».

En contrepartie de cette solidarité de la BCE qui est encore loin d’être acquise, Nicolas Sarkozy se fait le chantre d’une plus grande discipline budgétaire avec, promet-il, l’adoption par la France, au plus vite de la fameuse règle d’or pour limiter les déficits : « La France doit l’adopter, comme les autres pays de la zone euro. L’idéal, si chacun faisait preuve de responsabilité, serait de le faire avant l’élection présidentielle. Si tel n’était pas le cas, il faudrait le faire immédiatement après ».
 

Voilà en tout cas une pierre posée dans le jardin de son adversaire socialiste François Hollande dont le parti a refusé la règle d’or. Une manière bien sûr pour Nicolas Sarkozy de se présenter comme le seul, aujourd’hui, capable de gérer la crise.

« On a vu un candidat qui cherche à faire peur »

L'opposition s'est empressée de réagir. Pour Martine Aubry, Nicolas Sarkozy est « un candidat qui a essayé d'auto-justifier son échec ». De son côté, Jean-Luc Mélenchon a qualifié le discours du chef de l'Etat de « disque rayé » d'un « homme perdu et dépassé par la situation ». Marine Le Pen, sur Europe 1, a quant à elle dénoncé « une Europe à la schlag, c'est-à-dire l'Europe qui entraîne la perte de notre souveraineté ».

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