En France, le chômage est reparti à la hausse

Le chômage en France a encore progressé de 1,2% au mois d’octobre et frappe désormais 4 millions 193 000 personnes. En un an, le nombre de chômeurs a ainsi augmenté de 5,2%. Ce chiffre confirme le passage à vide que traverse actuellement l’économie française.

Le marché de l’emploi en France est plombé par une croissance atone, insuffisante pour créer des emplois. Cette situation devrait perdurer, car les entreprises qui ont des difficultés à se financer auprès des banques, n’ont aucune raison d’embaucher. Une tendance générale confirmée par les dernières estimations de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) qui estime que « les perspectives des créations d'emplois en France se sont dégradées » avec un taux de chômage qui pourrait atteindre 10,4% de la population active française à la fin de l’année prochaine.

C’est depuis le printemps dernier que le marché de l’emploi se dégrade en France. Le nombre de demandeurs d’emploi a ainsi progressé en mai, juin et juillet. Après une stabilisation en août, il est de nouveau monté en flèche à partir de septembre, le plus haut niveau depuis douze ans. 2,780 millions de personnes étaient en quête d’un travail fin septembre.

Les stigmates de la crise de 2008

Pour bon nombre d’experts, le marché français du travail porte encore les stigmates de la crise de 2008. La hausse du chômage touche d'abord les salariés qui ont des contrats précaires et des secteurs qui avaient été épargnés en 2008 et 2009 - services à la personne, banques, secteurs associatifs- sont désormais concernés. Les jeunes ne sont pas épargnés. Le nombre de chômeurs de moins de 25 ans a ainsi grimpé de 1,2% sur douze mois.

Les plus âgés sont également très touchés. Le recul de l’âge légal de la retraite a fait augmenter le nombre de demandeurs d’emplois de plus de 50 ans ces derniers mois. Les seniors à la recherche d'un travail beaucoup plus nombreux avec un taux en hausse de 15,3% pour ceux qui n'exercent aucune activité. Autre symptôme de la crise, le chômage de longue durée a, lui aussi, augmenté. En France, quatre chômeurs sur dix sont sans emploi depuis plus d’un an. Et si l’on en croit l’économiste Mathieu Plane de l’Office français des conjonctures économique, plusieurs signes invitent au pessimisme : « la situation est très grave, car il faut s’attendre à très peu de mesures de soutien à l’emploi, comme les emplois aidés, le chômage partiel ou le plan de relance, qui avait été mises en place en 2008-2009, car il n’y a pas les mêmes marges budgétaires en raison du fardeau de la dette ».

Un CDI pour les intérimaires

A cinq mois de la présidentielle, le gouvernement fait donc une croix sur son espoir de voir le chômage de masse reculer. L’objectif de 9% que s’était fixé le gouvernement pour fin 2011 est, en effet, hors d’atteinte de l’aveu même du ministre de l’Emploi. « On ne les tiendra pas maintenant (les 9%) », a déclaré dès dimanche Xavier Bertrand. Avant d’ajouter : « les chiffres de l’emploi ne sont pas bons en raison d’une crise dont on ne sort pas encore et une crise, qui parfois même, sur le terrain, s’intensifie ».

Des chiffres sur l’emploi qui risquent donc de jouer un rôle majeur dans la campagne présidentielle de 2012. Le candidat socialiste François Hollande a déclaré, lundi, que son ambition était de mettre davantage de personnes au travail. « Il faut travailler davantage plus nombreux », a ainsi lancé le député de Corrèze. Du côté du gouvernement, on évoque de nouvelles pistes que le développement de l’alternance. Xavier Bertrand a notamment l’intention de s’occuper de la question de la sous-traitance. Il suggère également la création de contrat à durée indéterminée dans le secteur de l’intérim. Cette idée pourrait toucher de 15 à 25% des intérimaires.

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