Finalement, l’accord entre les socialistes et les écologistes tient toujours. La preuve, les
deux partis ont publié un communiqué commun pour expliquer que des « interprétations divergentes » sur les quelques lignes concernant l’avenir de la filière du MOX, un combustible nucléaire recyclé, avaient été données mais que tout était rentré dans l’ordre. Il n’y a donc plus de désaccord sur ce point.
C’est pourtant François Hollande lui-même qui avait mis le feu aux poudres en déclarant lors d’une interview au journal de 20h de TF1, mercredi 16 novembre, qu’il fallait « continuer à fabriquer » du MOX. Une position qui semblait retoquer les termes de l’accord avec les écologistes et qui avait incité Cécile Duflot, la patronne d’Europe Ecologie-Les Verts, à jouer l’étonnement et à préciser, elle aussi, lors du 20h mais sur la chaîne concurrente France 2 : « Je crois en la parole donnée ». Un jeu de dupes à peine dissimulé.
Confusion à gauche
Au bout du compte et après des heures de confusion, tout est rentré dans l’ordre officiellement. Reste tout de même que tant de tergiversations et de déclarations contradictoires augurent mal des relations des partenaires de gauche et de leur rassemblement à terme derrière François Hollande. Et à l’intérieur même du Parti socialiste, où le mot d’ordre était pourtant depuis la fin de la primaire d’afficher l’union de toutes les sensibilités derrière le candidat, les termes de l’accord avec les écologistes ont commencé à semer aussi la zizanie. Au-delà des divergences de fond sur la question du nucléaire, le volet électoral de l’entente qui accorde 15 circonscriptions aux écologistes pour les législatives, a fait grincer des dents. Notamment chez les élus socialistes parisiens, Bertrand Delanoë en tête, qui ont mal pris le parachutage de Cécile Duflot dans la capitale.
L’UMP attaque Hollande
Dans ce brouhaha de déclarations contradictoires et de petites phrases, qui a fait passer inaperçue la présentation cette semaine de l’équipe de campagne de François Hollande, c’est la droite qui essaie de tirer les marrons du feu. Les ténors de l’UMP se sont engouffrés dans la brèche des désaccords affichés entre les socialistes et les écologistes sur la question du nucléaire, pour taper sur François Hollande et l’accuser, à l’instar de Jean-François Copé, de « sacrifier sur l’autel des marchandages électoraux » l’avenir énergétique de la France.
Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a, lui, préféré insister sur les conséquences des contradictions entre les partenaires de gauche : « On voit bien qu’entre Mélenchon, Cécile Duflot, Cohn-Bendit, Hollande, c’est vraiment le grand amour… Comment ces gens-là vont-ils gouverner ensemble ? » Il est vrai qu’il y a quelques jours seulement, l’autre allié potentiel du PS, le candidat du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon, avait eu des mots cruels pour François Hollande en le comparant à un « capitaine de pédalo » dans la tempête.