En France, Claude Guéant avance des pistes pour réformer la justice des mineurs

Réformer la justice des mineurs et sanctionner les parents insouciants : voilà quelques mesures que Claude Guéant tire du Livre blanc sur la sécurité publique. Le rapport, commandé par Brice Hortefeux, son prédécesseur au ministère de l'Intérieur, dresse un bilan des dix dernières années en matière de prévention et de répression policière. Dans une interview au journal Le Monde, Claude Guéant propose de renforcer la loi sur la délinquance des enfants et de responsabiliser les familles.

Claude Guéant est d'accord sur tout ! Pas trop étonnant puisque les auteurs du rapport, le préfet de Paris et Alain Bauer, expert de la délinquance, sont réputés proches du gouvernement.

En réalité, ce Livre blanc apporte peu de nouveautés. Le rapport joue avec les mots. Il encourage ainsi une police de contact (il faut comprendre « contact auprès des populations ») alors que depuis 2002, les équipes de Nicolas Sarkozy jouent au yoyo entre la suppression puis la réapparition d'un acquis socialiste, la police de proximité.

Contact ou proximité ? Quand on lui demande la différence, Claude Guéant affirme, sûr de lui : « Le premier devoir de la police n'est pas de faire ami-ami avec les habitants. Le premier devoir du contact, c'est la répression ! Les policiers sont chargés d'interpeller beaucoup plus qu'ils ne le font et de présenter les délinquants aux juges ».

Cette question des délais, surtout quand elle s'applique aux enfants, semble être l’obsession du ministre de l'Intérieur. D'un côté, la délinquance des mineurs en hausse est de plus en plus violente, dit-il. De l'autre, la justice, qui protège beaucoup, reste trop lente. Aujourd'hui, il faut un an et demi en moyenne entre l'acte et la prononciation d'une sanction. Claude Guéant propose même de revoir complètement l'ordonnance de 1945, le texte encadrant la justice de la jeunesse.

Puis en droite ligne avec l'une des marottes du président Sarkozy, le ministre de l’Intérieur fait cette annonce : la création d'une amende de 150 euros pour les parents incapables de garder leurs enfants passées 23 heures. Avec, si cela ne suffit pas, la suppression des allocations familiales.

Partager :