Ce n'est pas un hasard si Claude Guéant a choisi la ville de Bobigny pour faire cette annonce : la Seine-Saint-Denis, en proche banlieue parisienne, a dans l'opinion une exceptionnelle mauvaise réputation.
Venu fêter la première année de travail sur place du préfet Christian Lambert, un ancien chef du RAID (groupe d'élite de la police française), nommé pour rétablir l'ordre dans cette zone sensible, le ministre de l'Intérieur a expliqué vouloir créer « un climat, une ambiance de sécurité et faire en sorte que la population ait plus de facilité pour accéder aux policiers ».
Dès septembre, voire dès le mois de mai dans certains cas, on verra donc s'activer des « patrouilleurs » : ces policiers se déplaceront en binôme, pour se protéger sans doute mutuellement. Ils se déplaceront à pied, à vélo, en rollers ou en voiture, pour être mobiles et réactifs, et sortiront aux heures les mieux adaptées pour repérer et arrêter les délinquants.
L'entourage de Claude Guéant a beau repousser la comparaison, ces policiers patrouilleurs rappellent fort la police de proximité créée par le gouvernement de Lionel Jospin et supprimée par Nicolas Sarkozy en 2003, après son arrivée au ministère de l'Intérieur. A gauche, on ironise en disant qu'il en faudra plus pour que le gouvernement actuel regagne la confiance perdue de la population.