Immigration : Guéant provoque une polémique

A quelques jours du premier tour des cantonales, et dans un contexte de montée du Front national, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a provoqué une polémique en évoquant le sentiment des Français face à l'«Immigration incontrôlée ». Indignation à gauche, sérénité affichée à droite, jubilation au FN. 

Nouveau ministre de l'Intérieur, Claude Guéant a, semble-t-il, décidé de ne pas prendre de précaution de langage pour évoquer les conséquences de l'immigration clandestine.

« Les Français à force d’immigration incontrôlée ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux ou bien ils ont le sentiment de voir des pratiques qui s’imposent à eux et qui ne correspondent pas aux règles de notre vie sociale… Nos compatriotes veulent choisir leur mode de vie, ils ne veulent pas qu’on leur impose un mode de vie. »

Ces propos jugés révélateurs de la stratégie électorale de l'UMP qui ne veut pas céder de terrain face au Front national, ont immédiatement provoqué l'indignation de la gauche. Le Parti communiste a accusé le ministre de l’Intérieur d’être devenu un « rabatteur de voix »  pour le FN. La secrétaire national d’Europe-Ecologie-les-Verts a évoqué « un cynisme venimeux ». Et le socialiste Laurent Fabius, sur Europe 1, n'a pas mâché ses mots : « C’est exactement le langage du Front national, je croyais que Monsieur Guéant était un ministre républicain de l’UMP… Ce n’est pas en courant après le Front national que les partis républicains vont s’en sortir. »

Une accusation rejetée, avec un peu d'embarras tout de même, par le Premier ministre François Fillon qui, sur France 2 dans la soirée du 16 mars, n’a pas répondu directement sur les propos de Claude Guéant mais a évoqué la politique du gouvernement. « Je ne m’attache pas aux tournures de phrase, je m’attache à la politique qu’on conduit et à la politique que conduit Claude Guéant sous l’autorité du président de la République et du Premier ministre, c’est une politique ferme de lutte contre l’immigration clandestine. Le Front national, j’ai eu l’occasion de le dire à plusieurs reprises, nous n’avons rien de commun avec lui. »

Au Front national, justement, Marine Le Pen n'a pas manqué de saisir la balle au bond. Elle a ironisé en estimant que Claude Guéant avait été « touché par la grâce » et en proposant de lui octroyer une carte d'adhérent d'honneur du Front national.

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