Les chiffres du rapport gouvernemental diffèrent aussi des statistiques de l’Insee. L’Institut national de la statistique et des études économiques a précisé récemment que la proportion des personnes vivant sous le seuil de la pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 954 euros par mois, a bien augmenté en 2009.
« Il n’y a pas définition unique de la pauvreté. En France et en Europe, on considère pauvres les gens qui sont en dessous de 60% du niveau de vie médian, explique Jean-Louis Lhéritier, responsable du département des prix à la consommation, des ressources et des conditions de vie des ménages. Le gouvernement a pris le seuil de pauvreté en 2006 et regarde les années suivantes le nombre de pauvres aux conditions de 2006. Il actualise en fonction des prix et non pas des revenus ».
La méthode de calcul du gouvernement également mise en cause par Bruno Tardieu, délégué national de l’association ATD Quart-Monde. « Le gouvernement a choisi de fixer un seuil plus bas. Le nombre de pauvres baisse parce que, mécaniquement, les gens passent au-dessus du seuil à cause de l’augmentation du coût de la vie. C’est très troublant parce que tout le monde sait que la pauvreté ne baisse pas. La France est beaucoup plus inéquitable que les autres pays de l’OCDE et l’écart se creuse », dénonce-t-il.
Selon la ministre des Solidarités, Roselyne Bachelot, le rapport sur la pauvreté est le reflet de la crise économique et financière.