La droite commençait à s'impatienter après ces semaines, où il faut bien l'admettre, les socialistes ont monopolisé la parole à la radio, à la télévision et dans la presse en général. C'est même un « ouf » de soulagement tant l'UMP n'en pouvait plus d'être mise au pain sec et à l'eau médiatiques. C'est désormais à François Hollande, il l'a d'ailleurs dit lui-même après sa désignation dimanche soir, de se mettre à la diète médiatique.
L'UMP est désormais libérée et entend reprendre une place prépondérante dans le débat. Première étape donc hier soir avec cette convention. Pour le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale Christian Jacob. « C'est un double objectif, a-t-il expliqué. D'une part montrer la folie et l'irréalisme des propositions socialistes et parallèlement à cela, présenter nos premières propositions. On arrive à l'opération vérité parce que ça a été tout et n'importe quoi, des promesses dans tous les sens. On a fait l'addition des propositions les plus démagogiques de tous les candidats, c'est ce qui a permis à monsieur Hollande de rassembler tous ces soutiens, mais maintenant, il va devoir dire comment il est capable de financer les propositions qu'il fait ».
Une bonne méthode
Si l'UMP se plaint du traitement médiatique de la primaire, cela reste le plus grand parti de la majorité, qui a tout de même pu faire entendre sa voix. Les plus petites formations ont carrément disparu des écrans radars. C'est par exemple le cas du Nouveau centre. C'est l'une des autres composantes de la majorité. Pour autant, les centristes proches d'Hervé Morin qui réfléchissent à présenter un candidat en 2012, ont suivi avec intérêt le déroulement du processus à gauche.
Le président du groupe Nouveau centre à l'Assemblée nationale Yvan Lachaud pense qu' « à l'intérieur même d'un parti politique, la primaire est une bonne méthode. Elle a d'ailleurs déjà été utilisée, notamment à l'UDF il y a quelques années et c'était une bonne démarche. Aujourd'hui, l'avance médiatique de l'opposition est telle que ça va nous laisser du temps pour nous exprimer devant les Français. Nous avons des choses à leur dire ».
Les attaques vont pleuvoir
Les principes de la contre-offensive sont donc définis. Les travaux pratiques ont déjà commencé. Ce mardi, l'agence de notation financière Moody's annonçait qu'elle se donnait trois mois pour réévaluer la perspective stable du triple A (AAA) qu'elle accorde encore à la France.
« Il faut surtout que Moody's prie pour que les socialistes n'arrivent jamais au pouvoir, explique Christian Jacob. Au moment même où François Hollande ramènerait la retraite à 60 ans, ce serait la dégradation immédiate. Le rêve évoqué par monsieur Hollande est un cauchemar. Il y a un contexte financier et budgétaire qui est connu et il faut donc agir en responsabilité et nous allons l'attendre sur ce terrain-là ».
François Hollande est donc prévenu. Il est désormais une cible. Dans les prochaines semaines, les attaques vont pleuvoir sans qu'il ait trop l'occasion de répondre pour des questions de temps de parole à rééquilibrer. Il le savait avant d'être désigné, il le disait d'ailleurs lors de sa dernière réunion avant le second tour de la primaire : « La campagne sera violente ».