Les soutiens de François Hollande sont confiants et loyaux. Et au lendemain du premier tour, les réactions tournent surtout autour d'un éventuel rapprochement avec Arnaud Montebourg. Les avis divergent. Michel Sapin, le député PS de l’Indre déclarait ce lundi 10 octobre 2011 sur RFI, « Arnaud Montebourg n’est pas un petit poussin de l’année, mais il incarne une nouvelle génération ». Et il ajoute que ses valeurs font partie « des grandes valeurs de la gauche et de François Hollande. » Pierre Moscovici, le coordonnateur de campagne de François Hollande s’est montré hostile aux tractations : « respecter Arnaud Montebourg, ce n’est pas le récupérer. » Pour lui, François Hollande « ne va pas varier, mais il peut élargir ». Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale et soutien de François Hollande, a, quant à lui, mis en garde contre les « affrontements » : « rien ne doit altérer celui ou celle » qui représentera le PS à l’élection présidentielle de 2012. Le maire de Nantes souligne aussi les qualités de son candidat : « François Hollande, depuis le début, a mis la rénovation au cœur de son projet, il est capable de faire monter en ligne les partenaires sociaux pour trouver les bonnes réformes, de vivre la démocratie. »
De son côté, Martine Aubry peut compter sur Jean-Christophe Cambadélis, un proche de Dominique Strauss-Kahn. Ce dernier a d’ailleurs voté pour la candidate lors de ce premier tour. DSK a confié : « j’ai voté comme un citoyen de gauche ». Peut-être votera-t-il encore pour elle au second tour ? Benoit Hamon, le porte-parole du PS, sera présent. Et il rassure. Selon lui, les voix d’Arnaud Montebourg se reporteront sur Martine Aubry : « il y a une logique et une cohérence à ce que ces électeurs votent pour » la maire de Lille. (Déclaration faite sur RTL le 10 octobre 2011). Et il affirme « qu' ils sont des milliers a déjà nous le dire ». Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, croit en sa championne car elle est « beaucoup plus rassembleuse » qu’Hollande. Laurent Fabius est lui aussi confiant et le martèle : « au deuxième tour, je pense que le rassemblement se fera très bien et nous sommes nombreux à y veiller. »
Les reports de voix des autres candidats
Parmi les éléments qui vont aussi faire la différence lors de ce second tour, hormis les soutiens déclarés, il y a les consignes de vote des autres candidats à la primaire socialiste. Dimanche 9 octobre 2011, dès l’annonce des résultats partiels, Manuel Valls (environ 6% des suffrages exprimés) a été le premier à réagir. Il a appelé ses partisans à voter pour François Hollande au second tour.
Jean-Michel Baylet (environ 0,7 % des suffrages) rejoint à son tour Valls. Ce lundi 10 octobre 2011, il a lui aussi appelé à soutenir François Hollande. Il a expliqué son choix lors d'une déclaration sur Europe 1 : « nous nous retrouvons dans certaines de ses idées (...) mais aussi parce que nous pensons qu'il est le mieux placé dans la présidentielle pour battre Nicolas Sarkozy. »
En ce qui concerne Ségolène Royal, son équipe se réunit ce lundi 10 octobre 2011 pour décider de la marche à suivre.
Enfin, un autre point d’interrogation concerne celui que l’on nomme « l’arbitre », Arnaud Montebourg. Arrivé troisième au premier tour de la primaire socialiste, avec 17% des suffrages exprimés, son positionnement peut tout faire basculer. Invité au 20 heures de David Pujadas sur France 2 lundi 10 octobre, Arnaud Montebourg a déclaré qu'il attendait des deux «impétrants», à savoir François Hollande et Martine Aubry, qu'ils se prononcent sur une lettre ouverte qu'il doit leur envoyer. Il a ajouté que « si les deux candidats veulent obtenir un geste de ma part et de celle de mes amis (...) il faudra certainement qu'ils renoncent à un certain nombre des recettes gestionnaires du passé ». Enfin, le « troisième homme » n'a pas exclu qu'il n'y ait finalement pas de consignes de vote de sa part.