Rien n'est joué. François Hollande aurait voulu creuser l'écart, tuer le match dès le premier tour, comme le disait ses proches la semaine dernière, mais il ne devance sa rivale Martine Aubry que de 8 points. François Hollande avait demandé aux sympathisants de gauche un « vote clair ». Il n'a pas été totalement entendu. Certes il est arrivé en tête mais pas suffisamment pour être sûr de l'emporter dimanche prochain. Quant à Martine Aubry, elle est soulagée. La maire de Lille n'a pas décroché, comme le laissait penser les derniers sondages. Tout reste donc possible pour elle. Ce scénario n'est en revanche pas idéal pour celui ou celle qui affrontera Nicolas Sarkozy, vraisemblablement candidat à sa propre succession en 2012. Un face à face attendu donc : la gauche dure de Martine Aubry contre la gauche molle qu'incarnerait François Hollande. La percée du député de Saône-et-Loire a pris François Hollande de cours. Le député de Corrèze n'est pas à l'abri d'un retour de Martine Aubry si celle-ci s'allie les votes d'Arnaud Montebourg, arrivé troisième avec 17% des voix.
Arnaud Montebourg galvanisé, jouera l’arbitre du second tour
Avec 360 000 votes en sa faveur au premier tour, Arnaud Montebourg va jouer l’arbitre. Le député de Saône-et-Loire, qui a mis au cœur de son discours une contestation radicale de la mondialisation financière a créé la surprise. A 48 ans, le chantre de la démondialisation et promoteur de cette primaire arrive donc troisième avec 17% des suffrages. Ce score à deux chiffres va lui permettre de peser lourd dans ce second tour dont il a désormais une partie des clefs. Avec ce score, Arnaud Montebourg a gagné ses galons de leader socialiste désormais incontournable. Il a incarné un créneau différent qui lui a permis d’exister. Autre victoire pour le secrétaire national à la rénovation du Parti socialiste, le succès immense de cette primaire, une forme inédite d’expression démocratique dont il a été l’un des farouches artisans.
Ségolène Royal humiliée
Avec 7% des suffrages, Ségolène Royal arrive quatrième. Une gifle pour celle qui en 2006, lors de la primaire socialiste réservée aux seuls adhérents du PS, avait recueilli 60% des votes face à Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius. La championne socialiste de 2007 est donc tombée de haut. Elle a promis de se déterminer dès aujourd’hui après cette amère défaite qui lui a tiré des larmes, dimanche soir. Image inhabituelle de cette femme, qui se décrit comme « forte, inoxydable » depuis la campagne présidentielle de 2007 au cours de laquelle elle dit souvent que rien ne lui a été épargné. « Je m'en remettrai parce que je suis forte », a-t-elle ajouté avant d'afficher un sourire.
Les tractations commencent
François Hollande a déclaré ce lundi matin qu’il téléphonerait à tous les candidats. Histoire de s’assurer de réels soutiens. Arnaud Montebourg et Ségolène Royal se sont rencontrés ce matin pour faire le point au lendemain de la primaire socialiste. Les tractations de l’entre-deux tour ont d’ores et déjà commencé. Arnaud Montebourg devrait annoncer son choix dès ce soir au journal de 20h00 (locale) de France 2. Quant à Manuel Valls, arrivé cinquième, il a, dès dimanche soir, appelé à voter pour François Hollande.