François Hollande est incontestablement le grand favori de la primaire. Sa stratégie a clairement été celle d’une prise de risque minimale pour gérer son avance dans l'opinion. Un procès en « balladurisation » a même été lancé par ses adversaires, en référence à l’ancien Premier ministre de droite Edouard Balladur, dont la campagne en 1995 avait été critiquée pour son manque de dynamisme. En tout cas il a remplacé Dominique Strauss-Kahn dans le coeur des Français.
Martine Aubry, elle, a eu du mal à se mettre en piste après la défection de l’ancien directeur général du FMI. Résultat, une campagne courte, mais offensive, pendant laquelle elle a pilonné le favori Hollande, au risque de souligner un peu plus son statut de challenger.
Ni favorite, ni même challenger cette année, Ségolène Royal, inébranlable dans sa foi à l'emporter, a essayé de ranimer la flamme de 2007, année de la dernière campagne électorale où elle était la candidate socialiste. Mais les Français ont-ils envie de rejouer le match Sarkozy-Royal ?
Le promoteur de la primaire, Arnaud Montebourg, se rêve en Barack Obama. Il a au moins apporté des idées neuves, en occupant l'aile gauche du PS. L'aile droite, elle, étant incarnée par Manuel Valls, l'autre révélation de la primaire. Comme Montebourg, il a pris date pour la suite. Enfin, les Français ont découvert le « cousin » radical, Jean-Michel Baylet, ce notable du sud-ouest qui veut légaliser le cannabis et l’euthanasie, mais dont les chances d’obtenir un score au-delà de quelques pourcents sont quasi nulles.