Aubry en embuscade avant le deuxième débat socialiste pour la primaire

Le deuxième débat entre les six candidats à la primaire socialiste se tient ce mercredi 28 septembre en début de soirée, alors qu’une série de sondages confirme l’avance de François Hollande sur Martine Aubry. L’ancienne première secrétaire du PS poursuit sa stratégie de différenciation pour rattraper son retard.

Ils disent peu ou prou la même chose. Deux sondages - l’un publié par Le Figaro et réalisé par OpinionWay, l’autre signé Ipsos dans Le Monde  -confirment l’avance de François Hollande à dix jours du premier tour de la primaire socialiste, dimanche 9 octobre 2011. Le député de Corrèze, autoproclamé « président normal », dispose d’une bonne douzaine de points d’avance sur sa rivale Martine Aubry (44% contre 27% pour Ipsos, 43% contre 30% selon OpinionWay). 

Des chiffres sujets à caution puisqu’ils sont élaborés à partir d’un échantillon réduit et dans la méconnaissance totale du corps électoral qui se mobilisera effectivement pour cette élection ouverte à tout Français déclarant partager les « valeurs » de gauche. « Personne ne sait rien, s’agace François Lamy, le directeur de la campagne de Martine Aubry. Les sondages influencent la presse. » 

A en croire ces enquêtes d’opinion, les seules boussoles capables de mesurer la popularité des candidats, le second tour serait même plié. Ipsos et OpinionWay donnent François Hollande à 57 ou 59%. « Je m’étonne que tout le monde soit persuadé qu’il a déjà gagné, poursuit François Lamy. Plus personne dans le camp Hollande n’ose annoncer une victoire dès le 1er tour. Mais certains rêveraient d’un retrait de Martine Aubry le soir du 1er tour. Certains bons esprits m’ont déjà fait passer le message », assure-t-il. 

Refondation du système

La maire de Lille est pourtant loin d’avoir renoncé, en dépit d’une campagne lancée très tardivement, à la fin du mois d’août, quand le député de Corrèze, Hollande, labourait le terrain depuis plusieurs années. Sa stratégie sera la même qu’au cours du premier débat où elle avait été la seule à titiller directement François Hollande. « Les divergences, il faut les montrer ! », plaide François Lamy. Même si elles restent marginales entre ces « deux anciens de l’ENA (l’Ecole nationale d’administration) d’accord sur tout », selon la formule d’Arnaud Montebourg. 

Sur le nucléaire civil ? Martine Aubry plaide pour une sortie définitive, alors que François Hollande refuse de se prononcer au-delà de 2025. Sur l’éducation ? François Hollande promet la création de 60 000 postes, alors que Martine Aubry préfère parler d’une « refondation » du système. 

Cumulards hollandais

Sur l’emploi ? Martine Aubry défend la création de 300 000 emplois d’avenir et démolit régulièrement le contrat de génération de François Hollande. 

Sur le cumul des mandats ? « Les cumulards sont hollandais, et les Hollandais sont cumulards », attaquait le camp Aubry, appuyant là où ça fait mal. A la veille du débat, François Hollande a répliqué en promettant, dès son élection, une loi limitant le cumul. 

Martine Aubry est donc condamnée à se différencier. Ce qui aura des conséquences.  « C’est évident que les débats vont se stresser (se tendre) », résume ainsi Jean-Pierre Mignard, le porte-parole de la Haute autorité de la primaire, chargée du bon déroulement de la fraternelle confrontation entre socialistes.

Partager :