Après la défaite de la droite au Sénat, les députés UMP s'interrogent

En assurant qu'il mettra toutes ses forces dans la bataille pour permettre au président de la République d'être réélu, c'est en véritable chef de campagne que le Premier ministre François Fillon est venu parler aux députés UMP mardi 27 septembre. Plusieurs responsables de la droite française sont ensuite montés au créneau pour tenter de dissiper d'éventuels doutes sur la candidature de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2012, après l'échec cinglant de sa majorité aux sénatoriales

A l'UMP on s'efforce de ne pas paniquer. Christian Jacob, le président du groupe à l'Assemblée, donne d'ailleurs le ton. « Aujourd'hui, ce que les Français attendent, c'est un gouvernement, un président de la République et des députés en action pour apporter les réformes, la réduction des déficits et faire face à la situation de crise », affirme-t-il.

Mais cela n'empêche pas les questions sur la défaite. Le député de Hauts-de-Seine Patrick Balkany y voit le résultat des divisions et des dissidences.« Ca fait perdre les quelques sièges qui ont fait basculer le Sénat à gauche. Je le regrette infiniment, mais cela n'a rien à voir ni avec la présidentielle ni avec le président de la République », assure-t-il.

Avec des revers à toutes les élections intermédiaires depuis 2007, l'ombre d'un doute commence à planer sur la capacité de Nicolas Sarkozy à faire gagner son camp. Pour le député de la Lozère Pierre Morel-A-L'Huissier, ce n'est pas un hasard si le vote rural a fait défaut au camp du président. Il reproche au président d'être trop entouré et de ne rester sur place que trop peu de temps lors de ses déplacements en province. « Ce n'est pas cela le contact avec les populations, critique-t-il. Il y a une cécité, un autisme sur la réalité des territoires. Les territoires ruraux, c'est 11 millions d'habitants qu'il est temps de prendre en considération ».

Il n'est pas question pour autant de changer de champion pour 2012. « Non seulement c'est le meilleur mais il n'y en a pas d'autre », relève Bernard Debré. Son enthousiasme ne fera sans doute plaisir à l'Elysée.

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