Nadia El Fani commence son tournage en août 2010. La réalisatrice tunisienne veut filmer ceux qui, sous le régime de Ben Ali, refusent d'observer le Ramadan et prennent leur repas la journée tout en se cachant. Puis la révolution de jasmin survient. La réalisatrice engagée filme les manifestations, participe aux débats sur la laïcité.
Son documentaire, un temps intitulé Ni Allah ni maître choque les islamistes qui lancent une véritable campagne de haine. La réalisatrice est même menacée de mort. Mais Nadia el Fani ne veut pas céder. « Je demande aux autorités tunisiennes, aux partis politiques, aux associations, à tous les gens de la société civile, de soutenir le fait qu’on n’a pas viré Ben Ali pour que les Benalistes nous imposent leur censure et leur mode de vie. »
Projeté à Cannes en marge de la Quinzaine des réalisateurs, Laïcité Inch'Allah ! a obtenu ensuite en France le prix international de la laïcité. Il sera aussi présenté dans une dizaine de festivals étrangers. Nadia El Fani, qui vit en ce moment en France, voudrait désormais que son documentaire soit diffusé à la télévision tunisienne.