Dominique de Villepin est le moins menacé pénalement mais le plus inquiet politiquement. Le moins menacé parce qu'il n'est pas mis en cause dans la machination, ni dans la fabrication des listes de soi-disant titulaires de comptes occultes, ni dans la transmission de ces documents falsifiés à la justice.
Dominique de Villepin est pointé du doigt pour avoir gardé le silence à l'été 2004 alors qu'il savait déjà selon l'accusation qu'il s'agissait d'une machination. De n'avoir rien fait par opportunisme politique, le patronyme de Nicolas Sarkozy figurant sur les fameux listings.
D'où la peine de 15 mois de prison avec sursis demandée contre lui, quand sont requis 15 mois fermes contre Imad Lahoud, le falsificateur présumé et un an de réclusion contre son employeur, Jean-Louis Gergorin. Il est considéré comme l'instigateur de la dénonciation calomnieuse sur fond de guerre des chefs au sein du groupe aéronautique et d'armement EADS. Règlement de compte industriel, devenu guerre des leaders de la droite UMP.
En apprenant qu'il serait rejugé, Villepin avait stigmatisé « l'acharnement » et même « la haine » de Sarkozy. Une condamnation, aussi légère soit-elle, pourrait compromettre son ambition présidentielle.