L’interview accordée par Claude Guéant au quotidien Le Parisien / Aujourd’hui en France, ce lundi 12 septembre, ne fait que confirmer que la délinquance roumaine est « la » priorité, place Beauvau. Depuis le début de l’été, le ministre de l’Intérieur a en effet multiplié les interventions dans la presse pour pointer du doigt ces « Roumains » organisés en « réseaux » tenus de main de fer par de puissants chefs mafieux.
Dans ses derniers propos, Claude Guéant affirme que 1 200 ressortissants roumains ont été déférés devant les tribunaux parisiens, ce qui représente un délinquant présenté devant la justice sur dix. Un ratio inacceptable pour le ministre, qui souhaite s’attaquer au cœur du problème.
Or, souligne-t-on au ministère, près de la moitié des actes de délinquance imputés aux individus issus de la communauté roumaine sont le fait de mineurs d’une dizaine d’années ou à peine plus. Ce qui rendrait cette délinquance « difficile à combattre ».
Rapatrier les mineurs
Si en amont, la coopération avec les autorités roumaines va s’intensifier, en aval, le ministère de l’Intérieur prévoit la pure et simple expulsion des mineurs arrêtés. Ceux-ci seront soit remis à leurs parents avant l’expulsion, soit aux services de l’enfance roumains si aucun lien de filiation n’a pu être établi. Un magistrat de liaison roumain sera bientôt mis en place dans la capitale pour coordonner ces rapatriements. Par ailleurs, d'autres mesures sont dans les cartons place Beauvau, comme le renforcement des contrôles aux frontières ainsi qu’un arrêté interdisant la mendicité sur les Champs- Elysées.
La mesure d’éloignement des mineurs roumains fait bondir les associations de protection des enfants étrangers et les professionnels de l’aide sociale qui estiment que le sort qui attend ces préadolescents expulsés, en Roumanie, est pire que celui qui est le leur en France. A l’occasion de précédents propos de Claude Géant sur les ressortissants roumains, l’association Hors les murs, qui s’occupe de mineurs étrangers sur le sol français, avait dénoncé la « stigmatisation » de la communauté roumaine et des paroles allant à l'encontre des droits de l'enfant.