L’union est obligatoire pour les six candidats à la primaire socialiste. François Hollande, Martine Aubry, Ségolène Royal, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Jean-Michel Baylet doivent afficher officiellement une unité sans failles. Mais une image est tout de même significative : ce vendredi après-midi, à l’ouverture de cette université d'été, les candidats se sont présentés séparément avec quelques minutes d'écart entre eux. François Hollande est même arrivé très en retard et il n’a pas écouté le discours de Martine Aubry. Il n’est pas venu à la plénière de la maire de Lille car, a-t-il dit, il avait « autre chose à faire et n’avait pas été spécialement invité »…
Pour éviter tout affrontement ouvert, ces candidats ne débattront pas ensemble. Pas à La Rochelle du moins, mais plus tard, sur des plateaux de télévision, juste avant la primaire. Ici, chaque candidat anime et participe à une plénière. Martine Aubry a ouvert le bal en intervenant dans un débat sur la crise et l'euro.
Unité en façade, mais petites phrases en coulisses
L'unité est de façade même si Martine Aubry en arrivant à cette université d'été a été claire : pour elle « des débats, ce ne sont pas des combats ». François Hollande, lui, appelait à être à la hauteur de la responsabilité face à la crise.
Mais l'union des camarades socialistes est fragile, très fragile... La même Martine Aubry déclarait vendredi matin qu'elle a, en succédant à François Hollande à la tête du PS, transformé « un mouvement qui faisait pitié, en parti prêt à gouverner ». Petite phrase de François Hollande aussi qui estime qu'il a « plus de responsabilités que d'autres, parce qu’il est regardé plus que d'autres comme pouvant éventuellement gagner en 2012 ».
Enfin, au cours d'un dîner jeudi soir sur le vieux port de La Rochelle, Ségolène Royal assurait, sereine, qu'elle serait en tête du premier tour de la primaire et qu'elle serait «beaucoup plus dangereuse pour la droite que les deux autres » - Martine Aubry et François Hollande.
François Hollande largement en tête dans les sondages
Selon les dernières études d’opinion, François Hollande sortirait en tête du premier tour de la primaire socialiste, avec 42% des voix devant Martine Aubry à 31% des intentions de vote. Ségolène Royal, même si elle y croit encore, arrive en troisième position avec seulement 18%. Les trois autres candidats à la primaire socialiste ne dépassent pas les 5%.
Et pour le second tour, François Hollande l'emporterait face à la maire de Lille, sur un score assez serré : 53% contre 47%. Et ce score serré, à moins de cinquante jours du premier tour de la primaire socialiste, montre que rien n'est encore joué et que tout peut encore changer.
Dominique Strauss-Kahn grand absent à la Rochelle.
Dominique Strauss-Kahn, est désormais libre de ses déplacements depuis qu’il a récupéré son passeport et depuis que la justice américaine a abandonné les poursuites lancées contre lui. Mais l’ancien patron du Fonds Monétaire International ne veut pas du tout revenir dans l’immédiat en France et encore moins à cette université d’été. Les candidats à la primaire ont salué le rôle qu'il pourrait jouer dans la campagne présidentielle en apportant son éclairage, son expertise sur la crise, sur les questions économiques notamment.
Mais cette marque de confiance des leaders socialistes n’est plus du tout partagée par les Français qui plébiscitaient DSK il y a quelques mois et qui le voyaient déjà à l'Elysée. Désormais, quatre Français sur cinq ne souhaitent pas que Dominique Strauss-Kahn revienne dans la course à la primaire socialiste. Ils sont aussi près de 60% à considérer plutôt comme une mauvaise chose le fait que l'ex-patron du Fonds Monétaire International joue un rôle pendant la campagne présidentielle.