Une majorité de Français désapprouve le retour de Dominique Strauss-Kahn en politique

Selon un sondage de l’institut CSA commandé par plusieurs médias français et rendu public le 25 août 2011, 53% des personnes interrogées sont contre la participation de Dominique Strauss-Kahn au débat politique qui va s’engager autour de la présidentielle de 2012. Même si la procédure pénale pour agression sexuelle est abandonnée à New York, la mauvaise réputation de DSK pourrait peser sur la campagne des socialistes.

Maintenant que l’on sait que Dominique Strauss-Kahn ne risque plus de retourner en prison, c’est en effet la question qui se pose. Lui qui était, il y a à peine plus de trois mois, considéré comme le socialiste le mieux placé pour remporter l’élection présidentielle de 2012 est aujourd’hui complètement hors jeu et un retour en politique lui sera très difficile. 

D’abord il ne faut pas oublier que si le procès au pénal n’aura pas lieu aux Etats-Unis, DSK reste cependant, dans ce pays, sous le coup d’une procédure au civil. Nafissatou Diallo a en effet déposé plainte, dans le Bronx, pour obtenir des dommages et intérêts. Il pourrait donc y avoir un procès si les deux parties ne trouvent pas d’arrangements.

Et en France, une enquête préliminaire a été ouverte après le dépôt d’une plainte de Tristane Banon pour tentative de viol. De plus, toujours dans notre pays, une autre enquête préliminaire a été ouverte après le dépôt d’une plainte des avocats de Nafissatou Diallo pour subornation de témoin. Des personnes prêtes à témoigner contre DSK en auraient été dissuadées en échange d’argent.

Encore beaucoup d’incertitudes sur l’avenir politique de DSK

Alors cela veut-il pour autant dire que Dominique Strauss-Kahn ne jouera aucun rôle dans la campagne électorale qui va s'ouvrir ? Ses amis continuent d’espérer un retour au premier plan. Mais après plus de trois mois durant lesquels l'appétit sexuel et le train de vie de Dominique Strauss-Kahn ont été disséqués et commentés dans le monde entier, son image est forcément ternie. Et l'abandon des poursuites pénales contre lui n'effacera pas tout comme par magie.

Cette affaire du Sofitel de New York a incontestablement atteint la crédibilité politique de Dominique Strauss-Kahn. Et la question se pose de savoir si sa parole sera désormais audible. D’autant que les Français semblent réticents sur un éventuel retour en politique de l’ancien patron du Fonds monétaire international. Un sondage réalisé par l’institut CSA montre que 53 % des personnes interrogées ne veulent pas que DSK participe au débat politique dans les prochains mois.

Mais une chose est sûre : si Dominique Strauss-Kahn prend la décision de revenir dans le jeu politique français, il lui faudra donner sa version des faits qui se sont passés à New York, convaincre de sa bonne foi pour réussir son retour. Un scénario auquel son armée de communicants a déjà dû commencer à réfléchir.

En attendant, Dominique Strauss-Kahn s’est exprimé pour la première fois depuis le début de l’affaire en arrivant, après l’audience du mardi 23 août 2011, à son domicile new-yorkais. Il a fait part de son soulagement en déclarant : « C’est la fin d’une épreuve terrible et injuste ». DSK s’est dit impatient de rentrer en France et de s’exprimer plus longuement. Ce qui semble indiquer qu'il est toujours combatif.

Maintenant, il faudra également voir l’accueil qui lui sera réservé par les socialistes. Tous les dirigeants du PS se sont réjouis de l’abandon des poursuites pénales. Martine Aubry en tête. Mais il n’est pas sûr qu’ils aient envie de le voir pour autant jouer un rôle dans la campagne électorale. Tous se sont montrés prudents et affirment que la politique n’est pas la priorité de Dominique Strauss-Kahn.

Une manière peut-être de l’inciter à rester à l’écart quelque temps. Et pour cause, si DSK revenait trop vite en politique, cela pourrait perturber encore une fois la primaire socialiste et la campagne électorale qui suivra. Apportera-t-il son soutien à l’un ou l’autre des candidats en lice ? Et d’ailleurs auquel ? Certes, on dit qu'il avait passé un accord avec Martine Aubry. Mais ses proches se sont dispersés dans les différentes écuries politiques : Pierre Moscovici, Jean-Marie Le Guen ont rejoint François Hollande, Jean-Christophe Cambadélis est entré dans l’équipe de Martine Aubry.

Dominique Strauss-Kahn ne semble plus avoir sa place parmi les ténors de la gauche française, si ce n’est comme expert, comme personnalité pleine d’idées. En période de crise, les avis de l'ancien directeur général du FMI, économiste de talent dont la compétence n'a, elle, jamais été remise en cause, seront, disent certains, très précieux pour le candidat socialiste qui tentera de devenir président de la République en 2012. 

 

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